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Digital Learning : un levier efficace pour faire monter en compétences ses collaborateurs ? Retour sur notre webinar avec U Enseigne

 

U Enseigne a pour double objectif d’accélérer la transformation managériale et de développer la transformation digitale au sein de sa coopérative. Dans le replay de notre webinar, découvrez comment, grâce à Coorpacademy by Go1, U Enseigne est devenue une organisation apprenante.

 

Le webinar (replay vidéo ci-dessus) a été animé par Martin Caboco, Success Customer Manager chez Coorpacademy by Go1, et a accueilli Sophia Lacome, Ingénieure Pédagogique chez U Enseigne, qui a partagé ses retours sur la plateforme, 1 an après son lancement. 

 

U Enseigne, coopérative de grande distribution, compte plus de 75 000 collaborateurs au sein de ses magasins, et compte environ 2300 collaborateurs au sein des établissements U Enseigne, qui soutiennent la performance des magasins. Historiquement, les formations étaient principalement dispensées en présentiel et axées sur la bureautique. Avec le lancement d’U Learning en juin 2022, une plateforme de formation en ligne à destination des 2 300 collaborateurs des établissements, U Enseigne a marqué un tournant majeur dans sa stratégie de formation.

 

Du présentiel à la formation en ligne

U Learning a décidé de miser sur la formation en ligne pour former plus rapidement et massivement les collaborateurs. Historiquement dispensée en présentiel, la formation chez U Enseigne avait pour but de répondre à différents enjeux : 

 

– Demande importante de formation sur les sujets de transformation digitale, de développement durable et des soft skills. 

– Besoin d’apporter une réponse immédiate et accessible à tous, et qui répond aux enjeux de tous les métiers 

– Créer un vrai réflexe de formation au sein des collaborateurs, pour devenir une organisation apprenante

 

 

 

La plateforme U Learning a été accueillie favorablement par les collaborateurs, qui ont rapidement adopté les contenus de formation. La plateforme a été conçue pour répondre aux besoins immédiats des collaborateurs de U Enseigne, en mettant l’accent sur le développement des compétences numériques et des « soft skills », pour répondre à la demande croissante de ces compétences. 

 

Le succès d’U Learning : un an plus tard

Sophia Lacome confirme auprès de Martin Caboco, qui accompagne U Enseigne depuis le lancement du projet, que la plateforme et les contenus proposés par Coorpacademy by Go1 ont su répondre aux besoins des collaborateurs et les convaincre !

 

 

Après un an de déploiement de la plateforme de formation ULearning, les résultats sont prometteurs. La plateforme compte aujourd’hui plus de 2 000 utilisateurs actifs, sur un objectif de 2300, ce qui est une réalisation notable. Les équipes des ressources humaines sont satisfaites des progrès accomplis, confirmant ainsi que l’objectif initial a été atteint. Il est important de noter que le passage au numérique n’a pas signifié la fin de la formation en présentiel, mais plutôt l’ajout d’un nouvel élément à la stratégie de formation globale. Les collaborateurs sont enthousiastes à l’idée de cette nouvelle plateforme, et la crainte du remplacement du présentiel par des modules de formation numérique s’est révélée infondée, au contraire, c’est une brique qui vient consolider la stratégie en place. 

 

De plus, l’objectif de créer un vrai engouement pour la formation est également réussi, avec un vrai réflexe de formation qui s’est créé chez les collaborateurs. Comme le mentionne Sophia Lacome pendant le webinar, “les collaborateurs apprécient d’avoir en accès libre, une plateforme pour les accompagner dans leurs tâches au quotidien”. Lorsqu’on cherche à s’améliorer sur tel ou tel sujet, le réflexe n’est plus d’aller “googler” la solution, mais de se connecter sur U Learning ! Ça, c’est une belle victoire. 

 

Les avantages du Digital Learning au service de l’organisation apprenante

U Learning a répondu aux besoins de montée en compétences des collaborateurs de U Enseigne de diverses manières. Le premier obstacle à la formation, comme le rappelle Sophia Lacome, c’est le manque de temps et la charge de travail. En proposant une plateforme de Digital Learning, les collaborateurs peuvent maintenant bénéficier de modules de microlearning qui permettent de se former rapidement en 5 minutes. Ce format plaît énormément aux apprenants et se prête bien au besoin de U Enseigne pour créer ce réflexe de formation. Les formats de quiz et les vidéos permettent également de rendre l’apprentissage plus interactif et amusant, tandis que la possibilité d’accéder à la plateforme depuis différents appareils a augmenté la flexibilité. Sophia Lacome insiste sur cette accessibilité “multi-devices” qui permet de profiter de la formation sur son temps professionnel, mais parfois même en dehors, avec par exemple l’écoute de podcasts. Ainsi, la variété des formats de formation offerts par le digital a largement contribué à rendre l’apprentissage plus intéressant pour les collaborateurs de U Enseigne.

 

 

Comment engager les collaborateurs à se former sur le long terme ? 

Les collaborateurs de U Enseigne ont rapidement compris l’importance de la formation en continu. Néanmoins, il est intéressant de rappeler les bonnes pratiques, notamment la réservation de temps dédié dans leur calendrier pour se former, comme le propose Sophia Lacome. Les managers jouent également un rôle clé en promouvant la formation et en expliquant ses avantages auprès de leurs équipes. De plus, l’alignement des contenus de formation sur les événements internes de l’entreprise a renforcé l’engagement, garantissant que les bonnes informations soient mises à la disposition des collaborateurs au moment opportun, pour maximiser l’intérêt des collaborateurs.

 

Les deux piliers de la rétention des apprenants : 

Deux éléments ont été essentiels pour la rétention des apprenants. Le premier est le calendrier éditorial de la plateforme, basé sur des moments clés en interne et des dates internationales, qui maintient l’intérêt des collaborateurs tout au long de l’année. Chez U Enseigne, le calendrier éditorial s’appuie sur les événements internes, mais également sur le plan d’animation proposé par Coorpacademy by Go1. 

 

Le second pilier est la gamification et les fonctionnalités de la plateforme. Les « battles » qui permettent de défier ses collègues sur des modules de formation ou encore les modules gamifiés comme tout récemment, le module “Monopoly : l’art de la négociation” ont contribué à motiver les collaborateurs et à renforcer leur engagement.

 

Donner l’exemple : Sophia Lacome, première ambassadrice de la plateforme

Sophia Lacome, en tant qu’Ingénieure Pédagogique, a également partagé sa propre expérience. Étant plongée au quotidien dans les sujets de formation, elle consacre régulièrement 1 à 2 heures par mois sur la plateforme pour approfondir ses connaissances et se préparer à des projets de formation spécifiques. Cela montre comment même les experts de la formation continuent à s’appuyer sur les outils numériques pour améliorer leurs compétences. 

 

Elle partage également comment les microlearning peuvent s’avérer très utiles au quotidien, comme quelques minutes avant le webinar, où elle a pu suivre une courte formation sur la prise de parole en public. 

 

 

Le projet U Learning mis en place avec notre client U Enseigne est un vrai exemple de succès client ! Nous sommes fiers d’accompagner la montée en compétences des collaborateurs d’U Enseigne, et de favoriser l’adoption d’un réflexe d’apprentissage au sein des équipes ! Cette initiative a permis de répondre aux besoins de montée en compétences des collaborateurs, tout en renforçant l’engagement et en créant un environnement d’apprentissage favorable. Avec une stratégie solide, des fonctionnalités innovantes et un engagement continu, U Enseigne a su rendre la formation encore plus impactante ! 

Gestion du personnel : Construire un leadership efficace grâce à la formation et au développement du personnel

 

Retrouvez la version originale en anglais de cet article, à ce lien.

 

Lors d’un récent webinaire organisé par People Management en partenariat avec Go1, le panel a exploré la manière dont les dirigeants peuvent utiliser le L&D pour responsabiliser les collaborateurs, renforcer les capacités et combler les lacunes en matière de compétences au sein de leur personnel. Parmi les invités figuraient Sebastian Tindall, Director of Learning & Development at Vitality, et Ollie Browning, VP Sales UK at Go1. Nous récapitulons ci-dessous les points clés de cette discussion.

Tout d’abord, l’animateur Daniel Wain de People Management s’est penché sur le rapport 2022 de LinkedIn sur l’apprentissage sur le lieu de travail, soulignant la nature de plus en plus centralisée, interfonctionnelle et stratégique de la formation et du développement. Le rapport a révélé que 83% des organisations souhaitent construire des cultures d’entreprises plus centrées sur les personnes qui les constituent, tandis que 93% des collaborateurs sont préoccupés par la rétention du personnel. La plupart des chefs d’entreprise reconnaissent que le L&D est un moyen essentiel de stimuler la rétention et de réduire l’attrition, mais seulement 16 % des cadres soutiennent la mise en œuvre du L&D, selon le rapport 2020 State of Learning de Go1.

 

 

Le panéliste a ensuite procédé à un sondage auprès du public, qui a révélé qu’un peu plus de la moitié (51 %) des participants sont satisfaits des possibilités de formation et de développement offertes par leur lieu de travail. Ce résultat soulève la question suivante : comment les stratégies agiles de L&D peuvent-elles contribuer à accroître l’engagement et l’efficacité ? Réponse lors du webinar, qui souligne que la mise en œuvre de la formation n’est qu’une partie du parcours d’apprentissage, ajoutant que les organisations devraient se concentrer sur le développement des compétences de manière proactive afin d’anticiper les demandes futures.

Sebastian Tindall a ensuite abordé les plus grandes erreurs qu’il a vues dans le domaine du L&D et la manière de les surmonter. La formation ne devrait pas être perçue comme une initiative de conformité poussée par l’organisation, mais comme une solution proposée par les responsables hiérarchiques avec des avantages tangibles pour les individus. Le panéliste a poursuivi en notant que l’apprentissage est une exigence organisationnelle qui se produit organiquement et ne peut pas être contrôlé ou limité. Ollie Browning a ajouté que les entreprises doivent promouvoir la mobilité et la fluidité des talents et reconnaître l’apprentissage en dehors des expériences formelles.

 

 

La transparence des objectifs et l’exemplarité peuvent aider les collaborateurs à donner la priorité à leur parcours de formation et d’apprentissage et à considérer le développement des compétences comme une responsabilité partagée. Le panel a insisté sur le fait que les managers avaient la responsabilité de promouvoir ces cultures d’apprentissage favorables ainsi que l’exploitation du potentiel de talent existant. Il est encourageant de constater que le sondage effectué précédemment auprès de l’auditoire reflète ce besoin de responsabilisation, puisque 72 % des participants ont déclaré que leurs managers les encouragent à poursuivre leur apprentissage.

 

En réponse à une question de l’auditoire sur la manière d’aborder le L&D au niveau mondial tout en tenant compte des différentes cultures, le panel a souligné l’objectif commun des personnes souhaitant apprendre dans le cadre de leurs fonctions, tout en reconnaissant les nuances culturelles. Ils ont ajouté que l’élaboration d’une stratégie mondiale de formation et de développement implique de comprendre les spécificités du public visé au niveau du marché local et de donner la priorité à la cohérence afin d’unifier des équipes plus larges.

 

Pour conclure le webinaire, le panel a proposé ses projections sur les tendances à venir en matière de L&D. Alors que l’IA et la personnalisation continueront de prévaloir, Sebastian a souligné l’importance d’analyser l’automatisation et la conception de l’infrastructure dans l’ensemble du portefeuille de collaborateurs. La cohérence des systèmes de L&D mis en œuvre et la prise en compte de leur intégration à travers les plateformes, les données et les équipes sont cruciales pour le succès d’une stratégie de formation.

 

Le panel a convenu qu’une stratégie de formation et de développement réussie devrait également s’aligner sur les objectifs actuels et futurs de l’entreprise et commencer par une analyse complète des besoins individuels de l’entreprise. Pour révolutionner la formation et le développement, il est essentiel de déterminer ce qui est essentiel du point de vue des performances et les défis sur lesquels l’apprentissage aura un impact quantifiable.

Pour en savoir plus, faites une demande de démo et rencontrez notre équipe !

 

« Le E-Learning, levier incontournable de la formation des équipes » :  le webinar en 4 points clés

 

Le 28 avril 2022, vous étiez près de 60 participants lors du webinaire « Le E-Learning, levier incontournable de la formation des équipes », organisé par le Gouvernement de Monaco en partenariat avec le Monaco Economic Board, la Fédération des Entreprises Monégasques et le Syndicat des Ressources Humaines. 

 

Lors de ce webinar, les intervenants, Jean-Marc Tassetto, CEO de Coorpacademy by Go1, et Nicolas Sosso, DRH adjoint du Gouvernement Princier, ont apporté de précieux éclairages sur la formation comme avantage concurrentiel, et sur les solutions mises à disposition des entreprises, salariés, fonctionnaires et étudiants, en Principauté.

 

Vous pouvez visionner, dès à présent et en intégralité, le replay de la conférence sur la plateforme Extended Monaco pour l’Entreprise ou un extrait ci-dessous :

 

Selon une étude, 95% des dirigeants estiment que la formation est cruciale pour l’avenir de leur entreprise. C’est pour cela que la plateforme Extended Monaco pour l’Entreprise s’appuie sur un plateau de e-learning, développé avec Coorpacademy by Go1.

 

Le webinar “Atelier du numérique” en 4 points clés :

 

1 )  Dans le digital learning, l’obsession, c’est d’engager.

Créée il y a 9 ans, Coorpacademy est une plateforme de Digital Learning dont le but était de réinventer l’ennuyeux e-learning historique. “Je dirigeais Google à l’époque, et même chez Google, on utilisait des solutions extrêmement ennuyeuses où l’on restait 50 minutes devant un écran à passer des slides Powerpoint” explique Jean-Marc Tassetto, co-fondateur de Coorpacademy.  Il a donc fallu réinventer toute cette expérience du Digital Learning, pour la rendre plus engageante. Depuis, Coorpacademy est utilisée par des centaines d’entreprises, et propose des formations à plus d’1 million d’apprenants à travers le monde. Fort de son expérience, son co-fondateur rappelle l’obsession du Digital Learning qui est d’engager, de donner envie – aux salariés, aux collaborateurs – de se former. 

 

2 ) Des collaborateurs mieux formés sont des collaborateurs plus efficients, moins stressés et prêts à affronter l’avenir incertain. 

Quasiment 100% des dirigeants qui ont déployé des programmes de montée en compétences constatent des effets bénéfiques. Lors de ce webinar, Jean-Marc Tassetto est revenu sur les avantages de la formation en ligne. Un des premiers effets bénéfiques porte sur la productivité. En effet, des collaborateurs mieux formés sont des collaborateurs plus efficaces dans leurs tâches. Il y a également des effets qui, suite à la crise sanitaire, sont très importants. Notamment l’amélioration de l’acquisition et de la rétention des talents. C’est-à-dire que la formation a un impact très positif sur le recrutement et sur la rétention des meilleurs talents. De plus, des collaborateurs mieux formés sont des collaborateurs qui sont plus à même d’aborder l’avenir incertain. Si l’avenir a toujours été incertain, le nôtre l’est particulièrement, tout comme il est complexe. Ainsi, la formation est un outil crucial pour soulager le niveau de stress et d’angoisse des collaborateurs en les formant mieux aux enjeux d’aujourd’hui et aux enjeux de demain qui, par définition, sont moins bien maîtrisés.

 

3)  Le Digital Learning, c’est tout sauf une vidéo posée sur une étagère digitale.

Pour mesurer l’efficacité d’une solution de digital learning, c’est avant tout l’engagement. Eh oui, encore faut-il que les apprenants se connectent et aillent sur la plateforme ! Il y a 10 ans, le e-learning européen représentait moins de 10% d’apprenants connectés. Le e-learning était tellement ennuyeux, tellement péjoratif, que les responsables de formation ne le proposaient plus aux cadres dirigeants. Jean-Marc Tassetto rappelle qu’aujourd’hui, dans nos entreprises – Coorpacademy réunit une soixantaine de collaborateurs et vient d’être racheté par un groupe australo-américain de 600 collaborateurs – il y a eu un vrai tournant positif : de plus en plus de gens dont la culture digitale c’est le smartphone,  WhatsApp, ou encore les jeux. C’est ici que tout réside. Il faut que le Digital Learning s’appuie sur la culture digitale réelle des collaborateurs d’entreprise. C’est pourquoi Coorpacademy s’appuie sur cette culture du jeu, du smartphone, des battles, des chats, des micro-vidéos, du microlearning, pour réécrire une pédagogie. Ainsi, le Digital Learning est tout sauf une vidéo posée sur une étagère digitale. Ça, ce serait un apprentissage passif, et ça ne marche pas.

 

4) Qu’est-que Extended Monaco Entreprises ? 

Lors de ce webinar, Diego Bonaventura, responsable de l’économie numérique de la Principauté de Monaco, est revenu sur la  volonté du Gouvernement de former les entreprises monégasques. En effet, dans un monde qui est dynamique, qui est en perpétuelle mutation, il faut apprendre et ré-apprendre à vendre, à acheter, à gérer ses clients, et où la technologie façonne les nouveaux usages et les modes de consommation qui impactent nos modèles économiques, il est indispensable de comprendre comment tout cela fonctionne.Il est donc indispensable de se former et comme tout va vite, il faut se former de façon continue. C’est pour cela que le Gouvernement Princier de Monaco a voulu ouvrir un accès à la plateforme Coorpacademy disponible sur le plateau Extended Monaco Entreprise. Comment en bénéficier ? Sur le site eme.gouv.mc, il vous suffit d’aller sur la rubrique « Se former au numérique ». Il vous sera proposé deux parcours différents en fonction de la typologie. Si vous êtes un actif monégasque, c’est-à -dire de la Principauté de Monaco, donc vous êtes salariés en Principauté, dans ce cas vous pouvez tout simplement faire une demande par la rubrique de contact. Votre demande sera traitée dans les 48h, durant lesquelles nous reviendrons vers vous pour ouvrir une licence et vous faire profiter des formations dispensées sur la plateforme Coorpacademy. Si vous êtes un entrepreneur et que vous n’avez toujours pas ouvert votre compte sur la plateforme Extended Monaco Entreprise, il vous faudra alors créer un compte et répondre à un questionnaire d’auto-diagnostic qui vous permettra de comprendre quel est votre niveau de maturité numérique. Suite à ce test, vous serez redirigé de façon très personnalisée vers la plateforme Coorpacademy qui, en fonction de votre niveau, vous proposera tout un panel de formations. 

 

Il faut également rappeler que ce programme est gratuit. “Toujours dans la volonté d’accessibilité et avec ce motto fort de vouloir placer la formation au centre de notre programme de transformation numérique, le Gouvernement finance ces formations” rappelle Diego Bonaventura. Ces formations sont donc accessibles gratuitement pour l’ensemble des salariés de la Principauté et bien sûr, tous les actifs et sans limites de licences. Par exemple, un entrepreneur qui a 10 salariés peut tout à fait inviter ses salariés à aller sur eme.gouv.mc et les orienter vers la plateforme Coorpacademy qui est ouverte gracieusement et financée par le Gouvernement ! 

 

Avec un accès gratuit pour tous les professionnels en Principauté, la plateforme Extended Monaco est une opportunité à ne pas manquer pour monter en compétences et être en mesure d’affronter les défis de demain !

 

Pour en savoir plus sur les formations mises à votre disposition, rendez-vous sur la rubrique « Se former au numérique » du site eme.gouv.mc.

 

« La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse », disait Albert Einstein : un webinar Learn Everywhere, avec Luc de Brabandere

 

« La meilleure manière d’avoir de bonnes idées, c’est d’en avoir beaucoup. »

Walt Disney l’avait bien compris. Il envoyait un dollar à quiconque lui envoyait une idée, quelle qu’elle soit !

Mais alors comment être créatif, sans débourser un dollar (ou presque), et favoriser l’innovation ? Luc de Brabandère, professeur à Centrale Paris et Fellow du BCG, spécialiste de la créativité vous dit, dans ce webinar, (presque) tout sur :

  • Ce qu’est réellement la créativité,
  • Comment rester créatif sous contrainte,
  • Et les méthodes pour être créatif !

 

Luc de Brabandere

Luc de Brabandere, Senior Advisor et Fellow du Boston Consulting Group, pratique la philosophie en entreprise. Il enseigne à l’école Centrale Paris et à la Louvain School of Management. Spécialiste de la créativité, il est l’auteur, d’une douzaine de livres qui sont devenus une référence en la matière. Il a également co-fondé CartoonBase pour promouvoir l’utilisation du dessin humoristique et encourager la créativité dans le graphisme et les illustrations en tout genre.

Luc de Brabandere, associé à Anne Mikolajczak, ont publié deux cours sur toutes les plateformes Coorpacademy : Organiser des sessions de créativité et Les biais Cognitifs : les pièges de la pensée.

Découvrez le replay du webinar !

Armelle Lavergne : Bonjour à tous, et bienvenue dans cette 8ème édition de Learn Everywhere ! Une huitième session sous le signe de la créativité ! Je me présente rapidement, je m’appelle Armelle Lavergne, je gère les partenariats et l’équipe pédagogique de Coorpacademy, et je suis co-présentatrice de ce webinar car nous allons avoir une discussion avec un de nos partenaires phares et assez ancien, puisqu’il nous a fait confiance depuis quelques années : Luc de Brabandere. Luc, je te laisse te présenter.

Luc de Brabandere : Bonjour, je suis donc partenaire de co-édition de contenu de Coorpacademy. Par ailleurs, je suis aussi fondateur de Cartoonbase et effectivement Fellow au Boston Consulting Group. Cartoonbase, c’est une agence où les consultants et les artistes travaillent ensemble. J’ai toujours été convaincu que les artistes pouvaient apporter beaucoup aux entreprises, mais qu’ils avaient un peu de mal à parler. J’ai donc voulu construire le module manquant, et Cartoonbase fonctionne très bien.

Armelle Lavergne : Merci pour cette introduction, nous pouvons rentrer dans le vif du sujet. Aujourd’hui, nous allons parler de créativité. Nous diviserons cet exposé en trois parties distinctes. Tout simplement, nous allons commencer par la base, qu’est-ce que la créativité ? Ce sera important pour définir le sujet. Ensuite, dans un deuxième temps, nous allons voir comment la contrainte est une alliée de la créativité, notamment en temps de crise : aujourd’hui, nous manquons de budget, la période est incertaine, et nous allons voir comment cette contrainte est un véritable levier pour la créativité. Enfin, nous essaierons de vous donner des conseils pour pouvoir organiser une session de créativité, ce qui permettra aussi de rebondir sur le cours que nous avons sorti dernièrement avec Luc. Nous répondrons ensuite aux questions posées durant ce webinar.

Pour que ce soit interactif dès le début, voici une première question.

La pensée créative repose avant tout sur notre capacité à :

  1. Être inventif ?
  2. Changer de regard ?
  3. Suivre son intuition ?

Une majorité de gens nous dit « Changer de regard ». Luc, 74 % des répondants disent qu’il faut changer de regard pour faire preuve de pensée créative et pour commencer à être créatif. Qu’en penses-tu ?

Luc de Brabandere : Que nous pouvons en rester là, car c’est une très bonne réponse ! Pour moi, c’est la meilleure réponse. Je ne dirais pas la « bonne » car rien n’est ni tout blanc ni tout noir, pour moi c’est effectivement la meilleure réponse. D’ailleurs je vais illustrer immédiatement. Je crois qu’il y a une connexion entre l’imagination et les images ; ce n’est pas un hasard si le mot « image » se trouve dans le mot « imagination ». Alors , pour préciser ce dont on parle, la définition de la créativité, nous allons regarder, ensemble, quelques images. J’ai préparé 5 images, 3 petites histoires, que je vais commenter, et qui sont issues de l’histoire des moyens de transport à travers les âges.

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse, image et imagination

Vous avez devant vous un bateau, qui a vraiment existé il y a environ 200 ans et qui appartenait à la marine française, qui s’appelait le Sphinx. Ce bateau a quelque chose de très particulier : il est hybride. On voit bien qu’il y a à la fois des voiles et un semblant de machine à vapeur. C’est intéressant de se poser la question du regard que les gens ont et posent sur ce bateau. Imaginez, sur la plage, deux personnes différentes qui regardent le même bateau. Imaginez quelqu’un d’assez conservateur, qui n’aime pas trop le changement, pas trop la nouveauté. Comment va-t-il décrire ce qu’il a vu ? Il va dire : « J’ai vu un bateau à voile sur lequel on a rajouté une machine à vapeur ; finalement, c’est peut-être bien quand il n’y a pas de vent. »

Par contre, quelqu’un qui change de regard, lui, c’est le créatif. Il va dire : « J’ai vu un bateau à vapeur. Bon, on a gardé les voiles, on ne sait jamais si la machine est cassée, il vaut peut-être mieux les garder. » Néanmoins, on voit bien la grande différence ! Celui qui ne change pas son regard voit la vapeur comme un supplément à quelque chose d’existant, celui qui change son regard voit un autre monde, le monde de la marine à vapeur. 

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse : l'image des sept mâts

Cette image, c’est véritablement la conséquence du non-changement de regard. Ce bateau est le plus grand voilier jamais construit, le bateau a été construit 50 ou 60 ans après, et nous voyons bien que quand nous ne changeons pas de regard, nous sommes dans le « plus la même chose », c’est plus grand, c’est plus fort, c’est plus beau, mais c’est plus de la même chose. Le véritable message de la créativité c’est autre chose. Nous allons prendre un deuxième exemple.

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse - image et imagination avec le vélocipède

L’exemple du vélocipède donc. C’est extraordinaire. Je suis un passionné de vélo, et il faut bien comprendre que personne n’a jamais inventé le vélo. Personne ne s’est dit un jour : « Tiens, j’ai une idée, je vais faire un vélo. » Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Le premier moment, c’est celui du vélocipède. Le mot le dit bien, velos, rapide, pède, pieds. Le premier engin imaginé, bien avant le vélo tel que nous le connaissons, c’est un engin qui permet aux pieds d’aller plus vite. La suite ? Dans une descente, un vélocipédiste s’est rendu compte qu’il n’avait plus besoin de ses pieds, que l’engin avançait tout seul. Il s’est alors dit : « Tant qu’à faire, j’aimerais bien remonter en face, après la descente ; donc je vais mettre des pédales, etc. » On voit bien que les idées, l’innovation, n’est jamais que la moitié du sujet. La créativité, c’est la capacité à remettre en question au moins une des hypothèses qui sous-tendent notre manière de voir le monde et de passer à l’acte. Prenons un troisième exemple.

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse - l'exemple du wagon, image et imagination

Toujours dans les transports donc, regardez bien le wagon, pas la locomotive mais bien le wagon. Regardez comment le wagon est construit. Il est construit comme une somme de trois diligences. La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse - l'exemple de la diligence

Regardez bien le module central, le U avec le deux portes. On voit très bien que le wagon est construit comme une somme de diligences. On voit bien toute la différence entre les deux manières de faire. Ou bien on est dans le plus de la même chose, et le wagon effectivement c’est beaucoup mieux que la diligence, ou bien on est dans autre chose, et cela me permet maintenant de définir – le philosophe aime définir – que l’innovation c’est la capacité d’une entreprise à faire changer les choses, la créativité c’est la capacité d’un individu à changer sa manière de voir, de regarder les choses. Ce n’est pas du tout la même chose !

Un des grands créatifs de l’Histoire, Copernic, il ne faut pas l’oublier, c’était un Big Bang à la Renaissance (l’héliocentrisme), mais un Big Bang extraordinaire qui n’a eu aucun impact sur le système solaire. Le système solaire est aujourd’hui exactement comme avant Copernic. Copernic représente la créativité pure. Pour les entreprises, le problème, c’est qu’il faut être plus fort que Copernic, il faut non seulement changer de regard, mais il faut aussi passer à l’action et à l’innovation.

Armelle Lavergne : Changer de regard, et aussi penser dans un autre cadre, nous l’aborderons à la fin de cet exposé. Nous passons maintenant à la deuxième partie, qui commence, comme chaque fois, par une nouvelle question.

Quel est le dénominateur commun de ces créations artistiques ? 

  1. La disparition de Georges Perec
  2. Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet
  3. Le boléro de Ravel

Une question ouverte donc. Ces trois oeuvres artistiques ont un point en commun.

Luc de Brabandere : J’aime beaucoup la réponse « Se priver d’un élément ». Effectivement, ces trois créations sont nées dans la contrainte. Une contrainte énorme. Le roman de Perec est écrit sans la lettre « e », l’oeuvre de Jean-Pierre Jeunet a été réalisée avec un budget minuscule, et Le boléro de Ravel est pratiquement complètement en Do majeur. Il a écrit quasiment toute la partition en Do majeur, sauf la fin qui est en Mi. Ces trois oeuvres sont trois enfants de la contrainte. L’idée à faire passer maintenant, c’est justement cette amitié, cette complicité, cette alliance entre la contrainte et la créativité. Ces trois exemples viennent certes de l’art, mais vous avez la même chose dans la science. Je m’intéresse beaucoup à l’histoire de la science, et l’histoire de la science, c’est la créativité à cause de la contrainte. Je vais illustrer cela avec une histoire extraordinaire.

La contrainte alliée de l'imagination - Aristote

L’histoire, c’est celle de Galilée. Mais on va d’abord rester une seconde sur cette première image. À l’époque de Galilée, il n’y avait ni chronomètre, ni vidéo, ni laser, rien du tout. Et Galilée était convaincu qu’Aristote se trompait. Aristote disait qu’un corps, en chutant, avait une vitesse constante. Effectivement, cela va tellement vite qu’on ne se rend pas compte d’un quelconque changement de vitesse. Galilée est convaincu qu’un corps ne chute pas à vitesse constante. Et il a une idée extraordinaire de créativité. Il admet qu’il n’est pas capable de résoudre le problème avec ses yeux, parce que le corps chute trop vite. Donc il se dit alors : « Je vais le résoudre avec mes oreilles. » Il va donc construire un plan incliné que nous allons voir dans l’image ci-dessous.

La contrainte alliée de l'imagination, l'histoire de Galilée

Un plan incliné que nous pouvons d’ailleurs toujours voir à Florence, au Musée Galilée au bord de l’Arno. Il a commencé à jouer avec des cloches. Il les a positionnées le long du plan incliné et il a laissé tomber une boule, similaire à une boule de pétanque. Il s’est alors rendu compte qu’en mettant les cloches, comme sur le dessin, à distance 1 – 2 – 4 – 8, donc en progression géométrique, que la boule, en chutant, avait un rythme constant. Il a donc compris que l’accélération était bel et bien présente, et il a aussi pu la calculer, à une époque où il n’y avait pas de montres. Une idée comme celle-ci naît dans la contrainte.

Dans les entreprises, c’est la même chose. Ce qu’on vient de vivre avec le confinement a été une énorme source de créativité. On a tous été obligés d’inventer des choses, justement à cause de la contrainte. Pour ma part, j’enseigne, et donc j’interroge des étudiants en philosophie, et chaque année j’avais des questions assez originales. Un livre ouvert mais écrans Internet fermés. Cette année, ce n’était pas possible ! Mais mes étudiants auront Internet. Comment, alors, interroge-t-on des étudiants qui ont Internet, en philosophie ? J’ai été obligé d’inventer des questions tout à fait nouvelles. Je leur ai demandé, par exemple : « Imaginez que vous êtes un grand patron et que vous devez engager dans votre entreprise Aristote, Platon, Kant et Descartes. Où les placez-vous ?  » Ce genre de questions a extrêmement bien marché ! Ils ont directement dit : « Aristote à la R&D, Descartes au contrôle de gestion, Kant sans doute aux Ressources Humaines… »

La contrainte est bien une amie de la créativité. 

Armelle Lavergne : Est-ce que tu aurais des conseils à donner si on veut stimuler, par exemple, cette créativité en entreprise. Je sais que tu as animé de nombreux séminaires et aidé dans les entreprises à faire en sorte qu’il y ait de la créativité cadrée, aurais-tu des conseils ?

Luc de Brabandere : Justement, on peut se baser sur cette complicité entre la contrainte et la créativité, si on peut l’organiser. Une chose que je recommande à tout le monde, c’est d’attaquer par les mots. Si par exemple, vous acceptez de parler de votre métier sans utiliser les cinq mots que vous utilisez d’habitude pour décrire votre métier, vous allez nécessairement voir d’autres regards apparaître. Si on demande à la SNCF de décrire son métier sans utiliser le mot « train » et le mot « gare », ils seront obligés de parler autrement de leur métier. C’est un conseil parmi d’autres, mais il y a beaucoup de manières de stimuler la créativité en entreprise.

La contrainte nous pousse plus loin, c’est certain. L’alexandrin, par exemple, est une contrainte terrible, et a poussé les grands auteurs au-delà de leurs limites. D’ailleurs, Victor Hugo dit dans l’un de ses textes, Les Contemplations : « Et je n’ignorais pas que la main courroucée. Qui délivre le mot, délivre la pensée. » Il exprimait, par un alexandrin, la puissance de l’alexandrin. Bon, quand on lit cela, on dépose son stylo et on fait autre chose qu’écrire !

Armelle Lavergne : Parfaite citation pour passer à la troisième partie, sur l’organisation d’une session de créativité. Qui commence, encore une fois, par une question.

Réussir une session de créativité, c’est comme…

  1. Faire monter une mayonnaise : il faut les bons ingrédients, une bonne recette, une méthode claire et un bon coup de main.
  2. Finaliser un puzzle : il faut connaître ou imaginer en avance le résultat, avoir une vision d’ensemble et un peu de feeling et de chance.
  3. Mettre un satellite en orbite : il faut que l’idée retenue poursuive son parcours quand la session est terminée.

Luc de Brabandere : Il y a une meilleure réponse, qui est la mienne, mais il n’y a pas de science de la créativité. Pour moi, c’est la métaphore du satellite en orbite. Pourquoi ? Pour beaucoup de raisons. Pour moi, une idée nouvelle, produite par une session de créativité, c’est le petit bijou qui est mis sur orbite par une fusée qui s’appelle « méthode de créativité », « session de créativité », « brainstorming ». La méthode en elle-même consomme beaucoup de temps, d’énergie, mais ce qui est important, c’est ce petit bijou qui va être mis en orbite, qui va continuer à vivre alors que la session s’arrête.

Imaginez quelqu’un, devant un piano, avec ses mains attachées. Vous vous dites : « Il ne sait pas jouer au piano, celui-là, ce n’est pas possible. » Alors, on va défaire ses liens. Et vous êtes déçus parce qu’il ne sait toujours pas jouer au piano. En fait, il n’a jamais appris. On voit bien qu’il y a deux éléments à la créativité. Le premier, c’est d’enlever les liens. C’est ce qu’on a fait dans les deux premières parties. Libérer, avoir de l’air. Mais quand on est libre, c’est à ce moment-là que l’on applique les méthodes. En l’occurence, dans l’exemple du piano, le solfège. Les méthodes de créativité existent, et elles sont extrêmement utiles. D’une certaine manière, jouer avec les mots comme je le disais, c’est une méthode de créativité.

Je crois que la créativité a ses règles, que l’on peut jouer mieux que d’autres si on comprend bien les règles. Prenons un nouvel exemple.

Organiser une session de créativité - le premier ordinateur, Apple 1

Ceci est assez extraordinaire. Ceci est l’Apple 1. Pour ma génération, on dit tous que le premier ordinateur individuel, ou personnel, c’est l’Apple 2. Pas du tout ! Le premier, c’est l’Apple 1. Celui-là, je l’ai vu au Musée Apple à Prague. Vous y voyez même le mode d’emploi signé à la main par Steve Wozniak ! Regardez ce que vous avez devant vous. Imaginez que c’est avec cela qu’ils ont fait une entreprise qui vaut aujourd’hui plus que tout le CAC 40 ! Maintenant mettez-vous à la place de quelqu’un, à l’époque, à qui on demanderait : « Est-ce que c’est une bonne idée ? » Il y avait 1 000 raisons de dire non ! Cette chose va se défaire, c’est encombrant, on va se brûler, on va recevoir du courant dans les doigts, etc.

Pourquoi je montre cela ? Pour faire passer un message extrêmement important.

Organiser une session de créativité, le labyrintheC’est un petit cartoon, car j’ai aussi ma passion pour les bandes dessinées. Je suis Belge, du pays du dessin, le dessinateur des Schtroumpfs habitait en bas de ma rue, c’est un monde que je connais plutôt bien. Ce dessin, pour moi, est très important. Il rappelle quelque chose d’essentiel. C’est que le cerveau est un moteur à deux temps, deux temps qui ont des fonctions totalement différentes.

Le premier temps, c’est l’imagination, c’est l’ouverture, c’est la divergence. Le deuxième temps, c’est la convergence, c’est le choix, c’est la décision. Nous sommes tous équipés de deux cerveaux, ce qui est une très bonne nouvelle, mais la mauvaise nouvelle, c’est qu’ils ne s’aiment pas ! Ils passent leur temps à se battre. La règle consiste à respecter les deux temps de la pensée. J’en déduis immédiatement qu’une idée nouvelle n’est jamais bonne. Et elle n’est jamais mauvaise. 

Dans une session de créativité, quand quelqu’un arrive avec quelque chose, une idée, surtout ne pas juger, surtout ne pas dire « oui, mais…« . Parce qu’évidemment que ce n’est pas bon ; une idée dans un premier temps n’est jamais que nouvelle. Et c’est à ce moment-là que tout se joue ! Ou bien nous disons « oui, mais… » et nous tuons l’idée, nous oublions, nous passons à autre chose… Ou bien nous disons « oui, et…« , et parfois, nous gagnons le gros lot.

Armelle Lavergne : Nous avons des questions de participants. Quelles sont les règles et les bonnes pratiques pour animer un atelier de créativité ? Évidemment, il y en a plein dans le cours que nous avons co-édité ensemble, mais Luc, est-ce que tu aurais, aujourd’hui, quelques conseils à nous fournir pour préparer cette session de créativité au mieux ?

Luc de Brabandere : Il y a tellement d’idées que je vais avoir du mal à choisir. Je vais vous en donner une qui me tient particulièrement à coeur. Au BCG, j’avais comme mission de former des formateurs. Un jour, une femme particulièrement douée m’a dit : « Je veux faire ça. » Et je me suis dit que c’était formidable, c’était ce qu’elle voulait. Je me suis mis dans le fond de la salle pour sa première animation. Ce n’était pas bon du tout ! Je me suis demandé ce qu’il se passait, j’étais motivé, elle était très douée, où était donc le problème ? En fait, elle essayait de m’imiter. Et cela ne marche pas. Si on veut être un bon comptable, il faut imiter un bon comptable. Si on veut être un bon maçon, il faut imiter un bon maçon. Si on veut être un bon animateur, il ne faut surtout pas essayer d’imiter un bon animateur : il faut construire sur ses propres passions.

Je l’ai appelée, je lui dis : « Dis-moi quelle est ta passion en dehors du business ? » Elle m’a répondu : « L’architecture. » Je lui ai alors dit : « Écoute, on va faire un deuxième essai, mais je veux seulement voir au tableau des images de bâtiments. » Et là, elle a été brillante, car elle a construit le message sur sa passion. C’est la réponse que je donnerais.

Armelle Lavergne : Comment fait-on pour libérer la créativité en respectant le ou les processus ? Si on doit résumer, la créativité, c’est changer de regard, changer de cadre, donc cela sous-entend qu’il y a tout de même des méthodes et un processus qu’il faut potentiellement suivre. Dans le cours, par exemple, on commence par dire de réunir une équipe très diverse. Peut-être que la diversité est un point important pour libérer la créativité, c’est quelque chose que tu nous a beaucoup répété lorsque nous avons construit le cours ?

Luc de Brabandere : Il est clair, je le crois en tout cas, que nous sommes tous créatifs. Nous le sommes tous, à des degrés divers, et surtout de diverses manières. Il y a des gens qui se promènent dans la forêt et qui ont plein d’idées, il y a des gens qui bricolent dans leurs garages toute la journée et qui ont plein d’idées… Il y a toute une série de profils de créativité. Je crois qu’une bonne session de créativité peut venir de la diversité des profils engagés. Si vous ne mettez que des bricoleurs autour de la table, je ne crois pas que de grandes choses sortiront de cette session. Si vous ne mettez que des visionnaires, vous n’aurez peut-être jamais rien de concret. Comme pour un entraîneur de football, il y a un art de créer une équipe lorsqu’on organise une session de créativité.

Je voudrais aussi revenir sur le mot « cadre », car c’est un mot extrêmement important. Sortir du cadre, out of the box, ce n’est pas la bonne expression. Qu’est-ce que le cadre ? Le cadre, dont il faut sortir, c’est un ensemble d’hypothèses que l’on fait à propos d’un sujet. Si vous êtes dans une banque, et qu’on vous demande de sortir du cadre, on ne vous demande pas de sortir de la banque, on vous demande de sortir de la manière dont vous simplifiez le métier de banquier depuis de nombreuses années. Et c’est tout à fait différent !

Le cadre, ce sont des jumelles. Toute idée sort d’un cadre ! Simplement, quand le cadre est vieux, l’idée est un peu décevante. Et la créativité, ce n’est pas tant sortir du cadre, c’est construire de nouveaux cadres, de nouveaux regards. C’est là que nous revenons à notre introduction.

Armelle Lavergne : Nouvelle question. Les entreprises qui ont peu de contraintes, c’est-à-dire parce qu’elles sont en monopole, ou qu’elles sont extrêmement riches, est-ce qu’elles sont moins innovantes ?

Luc de Brabandere : Je dirais qu’il n’y a pas de règles, pas de séances. Disons que toute tentative de trouver les règles de la créativité est vouée à l’échec, puisque par définition, elles n’existent pas. Faut-il, par exemple, pour avoir des idées, être seul ou en groupe ? Parfois l’un, parfois l’autre. Faut-il avoir beaucoup de moyens ? Parfois oui, parfois non. Pendant la guerre, on a inventé des tas de trucs à cause de la contrainte, mais effectivement des entreprises qui ont des budgets énormes de recherche et qui sortent de la contrainte ont également parfois beaucoup d’idées, notamment en recherche fondamentale. Ne cherchons pas les règles de la créativité, elles n’existent pas ! Nous devons engager, avant tout, je dirais un acte de foi. Croire que c’est possible, que c’est important et, finalement, peu importe d’où elles viennent, ces idées. Je suis frappé de voir à quel point les clients ont des idées, écoutez vos clients !

Prenons l’exemple de General Motors. Il y a 100-110 ans, ils ont lancé leur première voiture. C’était surtout dans la région de Chicago, Cleveland, des Grands Lacs. Les clients étaient à l’époque majoritairement des agriculteurs. Que faisaient-ils ? Dès qu’ils recevaient leurs voitures, ils enlevaient la banquette arrière. Pourquoi ? Car ils avaient besoin de place pour transporter de la paille ou autre. Il a fallu 4 à 5 ans à General Motors pour « inventer le pick-up ». Mais ils n’ont rien inventé du tout, ils ont écouté les clients qui ont dit, dès le premier jour, qu’ils n’avaient pas besoin de la banquette arrière parce qu’ils avaient besoin de plus de place.

Armelle Lavergne : Merci pour cette réponse, Luc. Une autre question, comment peut-on parler de créativité en se dissociant de « l’artiste artistique » ?

Luc de Brabandere : C’est extrêmement important ! Cela fait partie des stéréotypes, que la créativité est égale à art, publicité, musique… Pas du tout ! Créativité = comptabilité, informatique, médecine, philosophie… On a tous un regard. L’avocat voit la justice, le médecin la médecine, le dentiste la médecine dentaire… Il n’y a absolument pas de liens entre la créativité et l’art ! L’art est un sous-ensemble. Quand j’ai du temps, je développe la découverte, l’invention et la création en disant : « Effectivement, la création est indispensable dans le monde de l’art, l’invention dans le monde des affaires et la découverte plutôt dans la recherche fondamentale. » Mais cela n’est pas important, nous sommes tous concernés par ce problème de changer de regard, de regarder autrement.

Armelle Lavergne : Merci pour ce retour. Une autre question : est-ce qu’il ne faudrait pas être plus frugal, contraint, plutôt que de tout miser sur des Innovation Labs, très bien équipés et finalement peut-être très peu innovants ?

Luc de Brabandere : Je ne répondrai jamais à une question visant à faire un choix comme celui-ci, visant à définir si quelque chose vaut mieux qu’autre chose. Il faut sortir de la logique du « ou » qui nous vient d’Aristote, la logique du tiers exclu. Il faut utiliser « et » ! La frugalité ET l’abondance. Il faut le matin ET le soir. La solitude ET le groupe. Il faut tout prendre !

Armelle Lavergne : Il y a aussi une question sur le lien entre créativité et innovation. Quel est le lien ou quelle est la différence entre créativité et innovation ?

Luc de Brabandere : Je vais donner l’exemple de Copernic. Copernic, c’est la créativité pure. Créativité extraordinaire, zéro innovation. Car on ne peut pas commencer à bouger les planètes. Zéro innovation donc ! La créativité existe sans innovations, et Copernic en est un très bon exemple. L’innovation existe aussi sans créativité. C’est la capacité de faire plus, mieux, moins cher, etc. Je lisais un article sur la grande bataille des capsules de café entre les différents acteurs du marché : on voit bien que nous sommes dans le monde de la compétition, de l’innovation. Petite capsule, grande, en plastique, en aluminium, je suis à ce moment dans l’innovation. C’est très bien l’innovation ! Mais à un moment donné, il faut autre chose. Quand les ventes chutaient un peu chez Gillette, ils rajoutaient une lame au rasoir. Un moment, cela suffit, il faut changer de regard.

La créativité existe sans innovation, et réciproquement. Kodak en est un exemple tragique. Quand j’avais 20 ans, Kodak, c’était Apple. Ils avaient plus de la moitié des parts de marché. Aujourd’hui, ils sont en faillite. Ils ont tout inventé : la photocopieuse, la photographie instantanée, ils étaient les premiers sur le CD-Rom. Mais ils ont vu le CD comme un bel instrument pour mettre des photos. Ils n’ont pas changé de regard. Qu’est-ce qu’il s’est passé chez Kodak ? Beaucoup de créativité, pas d’innovation.

Un autre exemple, c’est l’informatique européenne. Philips, Bull, Siemens, Logabax, tout est parti ! Pourquoi ? De l’innovation, mais jamais de créativité. Quand on regarde Apple et comment ils ont inventé l’iPod / iTunes, qui ont été des révolutions dans la musique. La véritable question, c’est comment se fait-il que ce ne soit pas Sony qui l’ait inventé ? Sony l’avait avec le Walkman. Un outil que l’on mettait à sa ceinture avec des écouteurs dans les oreilles. Sony avait l’outil. Comment est-ce possible, quand on l’a, de le perdre ? Car on a pas changé de regard, en l’occurence, sur le monde de la musique. Le Walkman, c’est encore cette idée de l’album avec 12 chansons à la fois, sans téléchargement. N’importe qui, LVMH aurait pu inventer l’iPod !

Armelle Lavergne : Si l’on résume, et que l’on reprend la métaphore du satellite en orbite, la créativité, c’est avoir des idées, l’innovation, c’est réussir à les faire vivre.

Luc de Brabandere : Voilà. La créativité est l’aptitude de l’individu à changer son regard. L’innovation, c’est l’aptitude d’une entreprise, d’un groupe, d’une organisation, à changer la réalité des choses. Forcément, les entreprises doivent être plus fortes que Copernic, c’est pour cela que c’est si difficile.

Armelle Lavergne : Merci Luc. Comment aider un créatif à converger, à l’aider à se canaliser, à se cadrer ? C’est le problème de certaines sessions de créativité ?

Luc de Brabandere : Absolument. Je recommande beaucoup les binômes. Je crois qu’il y a des gens qui sont plutôt divergents, d’autres plutôt convergents : l’équipe gagnante, c’est quand il y a les deux. Yves Saint-Laurent, sans Pierre Bergé il ne serait jamais arrivé là où il est arrivé. Même Jules Verne, qui est l’un des plus grands créatifs de l’histoire de la littérature, quand on lit sa biographie, il doit énormément à son éditeur, Hetzel, qui était très contraignant. Il disait : « Jules, c’est trop long, je ne comprends pas, cela ressemble trop à l’autre, raccourcis… » Mais ils étaient d’accord. Je crois beaucoup aux binômes.

Armelle Lavergne : Est-ce que les contextes de crise sont plus favorables au développement de la créativité ?

Luc de Brabandere : Il y a des idées extraordinaires, dans l’Histoire, qui sont nées en temps de crise, il y en a qui sont nées dans des périodes de paix absolues. Il n’y a pas de règles. Par contre, on peut aussi simuler la crise. Il est vrai que si nous regardons la Seconde Guerre Mondiale, on y a inventé des tas de choses, et c’est un peu tragique. Mais ne cherchons pas les lois, c’est un acte de foi.

Armelle Lavergne : Ne cherchons pas les lois mais si nous souhaitons aider nos participants qui vont se dire : « OK, demain, je vais essayer de changer de regard, essayer de faire ce binôme« ,  est-ce que tu as des techniques, simples, pour être plus créatif au jour le jour ? Des réflexes, des remises en question ?

Luc de Brabandere : Changer ses habitudes. Ne pas aller dans le même restaurant, ne pas prendre le même moyen de transport, par exemple acheter un journal qui ne nous intéresse pas. Je ne suis pas un chasseur, j’achète le journal des chasseurs. Il y a toujours un moyen de se perturber. Il y a un certain nombre de règles qui ne sont pas difficiles à mettre en place. Par exemple, dans une session de créativité, une règle qui est très importante, c’est le point de départ. Une bonne session commence par une bonne question. Et une bonne question n’est pas évidente. Si quelqu’un demande : « Comment faire pour que ça aille mieux dans l’entreprise ?« , ce n’est pas une bonne question, il y a toute une série de critères. Je crois vraiment qu’il existe des règles, mais ce n’est pas la vraie difficulté. La véritable difficulté, c’est de croire que c’est possible et que c’est amusant. Il y a un vrai plaisir. Mon premier livre avec Anne Mikolajczak s’appelle Le Plaisir des Idées. Ce n’est pas forcément le meilleur livre, mais c’est très certainement le meilleur titre !`

Armelle Lavergne : Merci beaucoup, Luc. On vous propose aussi des liens, pour aller plus loin.

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La nécessité de la formation en temps de crise avec PwC France – Le webinar Learn Everywhere épisode 6

 

Murielle Navarre, Head of Talent & Development chez PwC France et Jean-Marc Tassetto, co-fondateur de Coorpacademy et ancien DG de Google France, partageaient leurs points de vue et leurs expériences concrètes sur la nécessité de la formation en temps de crise lors du webinar Coorpacademy Learn Everywhere #6 : La nécessité de la formation en temps de crise.

Découvrez le replay du webinar, ou suivez le récapitulatif de la discussion ci-dessous !

Jean-Marc Tassetto : Bonjour à tous, bonjour à toutes, bonjour à Murielle Navarre qui va m’accompagner durant cette session, je serai l’animateur, je suis Jean-Marc Tassetto, co-fondateur de Coorpacademy. C’est la sixième session de nos webinars Learn Everywhere, vous avez été à peu près un millier à nous suivre et à participer à nos webinars. Nous avons traversé cette période ensemble, la phase de confinement, nous avons eu des webinars dédiés au bien-être en télétravail, dédiés au fait de tirer le meilleur parti du télétravail, par exemple. Heureusement, il y a aussi eu cette phase de déconfinement, avec des sessions sur la maîtrise des biais cognitifs à l’heure du déconfinement avec Olivier Sibony, sur le futur de l’entreprise avec Usbek & Rica…

Ce qui est spécifique à cette sixième session, c’est que nous l’abordons avec un partenaire client, PwC, représenté par sa Head of Talent & Development Murielle Navarre. Nous allons essayer de nous projeter ensemble, de parler des opportunités, des enjeux organisationnels, des enjeux de transformation et évidemment de la formation au service de ces enjeux de transformation.

Murielle Navarre : Bonjour à toutes et à tous. Je suis Murielle Navarre, en charge de la gestion des talents et du développement chez PwC. Mon parcours se résume à un seul employeur, puisque j’ai tout fait chez PwC, mais il a été riche de différentes vies. J’ai commencé à l’audit, en tant qu’auditrice de base, et j’ai mis le pied dans la formation par l’animation de formations. Cela ne m’a plus lâché durant toute ma carrière, avec cet intérêt de faire grandir nos collaborateurs. C’est une mission que je trouve noble et à laquelle j’adhère complètement. J’ai profité de plusieurs opportunités pour évoluer au fur et à mesure de la croissance de PwC et surtout au fur et à mesure de la révolution et de la transformation de la formation professionnelle, et notamment dernièrement tout ce qui a été autour de la révolution digitale, avec tout ce que nous pouvons déployer auprès de nos collaborateurs. Le tout pour structurer un département centralisé pour l’ensemble de nos métiers, automatiser autant que faire se peut, et bien sûr proposer une offre de formation qui sur les dernières années complètement été transformée et qui a énormément évolué. 

Jean-Marc Tassetto : Merci Murielle, cela nous met en appétit. Pour commencer la session, nous allons commencer par une question. Selon vous, quel pourcentage de collaborateurs de votre entreprise ont eu une expérience positive du télétravail, du confinement que nous avons vécu ?

Comme nous l’observons sur les réponses de nos participants, il y a un point de polarisation sur le chiffre 75 % (parmi tous les participants au webinar). Murielle, souhaitez-vous rebondir sur ce premier chiffre ?

Murielle Navarre : Je pense que, déjà, c’est rassurant de se dire que c’est plutôt positif et nettement au-dessus de la moyenne. Cela ne pouvait pas être 100 % car les conditions étaient tout de même extrême. C’est là tout l’enjeu de ce dont on va parler : une formidable opportunité de faire évoluer nos façons de faire pour « surfer » sur cette expérience positive et l’ancrer dans notre quotidien.

Ce que je voulais partager avec vous, c’est le ressenti qu’on a pu avoir chez PwC de cette période incroyable et inédite. J’identifie trois phases principalement. Une première phase assez courte de réaction à chaud de ce qui nous est tombé dessus de façon assez soudaine et pendant laquelle, du côté formation, on a été très concentrés sur une gestion très court-termiste d’annulation massive de nos sessions présentielles, puisque les collaborateurs ne pouvaient plus venir. On a dû annuler des centaines de sessions et communiquer là-dessus. Tout en essayant de préserver un tant soit peu les différentes pénalités financières d’annulation que nous avons pu avoir. Cette phase nous a pris pas mal de temps au début. Gérer l’urgence aussi, chez nous l’urgence était principalement l’intégration des collaborateurs. Nous recrutons beaucoup, toutes les semaines nous avons des sessions d’intégration et il a fallu les transformer rapidement pour rester capable d’intégrer les nouveaux collaborateurs à distance. Donc, globalement, une première période assez intense de gestion de l’immédiat, de gestion de l’urgence.

Quand on a compris que la situation allait finalement durer, nous sommes rentrés dans une phase que je qualifierais d’adaptation. Nous avons revisité notre plan de formation pour faire des choix sur ce qu’on allait finalement soit complètement annuler, soit retarder, soit parce que c’était totalement nécessaire reconvertir en distanciel. Nous sommes dans des métiers très réglementés, donc nous avons des obligations de formation à suivre, et donc un vrai il y avait un vrai travail de fond à faire pour transformer ces actions. Mais aussi faire savoir et faire connaître au business que le fait de faire passer une formation présentielle en formation distancielle ne se faisait pas en un claquement de doigts, que ce n’était pas juste prendre des slides et les rajouter sur un Hangout ou un Teams, mais que cela nécessitait un travail totalement de design et d’accompagnement de nos collaborateurs sur la prise en main technologique des outils. En parallèle, nous avions beaucoup de demandes de collaborateurs de les accompagner, c’était aussi, pour eux, une situation inédite ! Nous avons donc lancé un projet autour de ce qu’on appelle le e-working well où nous avons été partie prenante pour accompagner nos collaborateurs sur toute la prise en main des outils, de toute ce qu’on avait à disposition pour travailler à distance – chez PwC, nous avions déjà un gros avantage puisque nous étions tous préparés et habitués à travailler à distance. Nous sommes très nomades, nous avons plusieurs sites, le télétravail était quelque chose que nous faisions déjà. Cela a bien facilité la transition, mais il a tout de même fallu accompagner nos collaborateurs sur comment manager à distance, à la fois son client, ses équipes, ses collaborateurs proches, quand on est comme on l’appelle chez nous Team Leader de collaborateurs, quand on a une relation privilégiée en one-to-one. Nous avions à disposition tout ce qui nous venait du réseau, car le réseau a été réactif aussi, mais aussi les ressources que nous avions en interne chez PwC – nous avons la chance d’avoir des experts en interne, de consultants en People Organization ou en Experience Centers qui nous ont aidés dans cette phase pour construire des parcours, des playlists sur tout un tas de ressources que nous avions mises à disposition pour gérer ses équipes à distance, pour pouvoir faire attention à soi, s’occuper de soi, faire du sport à la maison, comment mettre en place des routines au quotidien avec ses collaborateurs avec des conseils pour s’assurer que tout se passe bien… Nous avons mis en place une plateforme d’écoute pour les collaborateurs qui étaient dans des situations plus difficiles. Nous avons beaucoup de collaborateurs jeunes, de jeunes diplômés, qui sont montés à Paris, qui sont seuls à Paris, qui ont leurs chambres sous les toits avec des familles parfois éloignées et il était important d’être présents avec eux pendant cette période-là. C’était la plus grosse phase du confinement en termes de communication régulière, outils mis à disposition et aussi de commencer à ouvrir des sessions de classe virtuelle pour ce que l’on avait pu transformer.

Jean-Marc Tassetto : Je reviens sur ce que vous avez présenté. Vous avez mis en place des techniques d’animation pendant cette période. Est-ce que ce sont des techniques au niveau du groupe ? Ont-elles été inventées en France ? Est-ce qu’il y a eu des partages d’expérience géographiques ?

Murielle Navarre : Les outils bien évidemment sont des outils du groupe. Nous avions historiquement Webex Training qui est un outil maintenant qui a un peu vieilli, et nous avons rapidement transformé ça sur Google Hangout, nous avons la suite Google, donc tous les outils Google à disposition, et bientôt Google Classroom donc cela va nous révolutionner aussi.

 Avec Meet on arrivait aussi à faire des sessions, avec même des « Sous-Meet » où l’animateur pouvait se promener d’une salle de classe virtuelle à l’autre. C’étaient des outils du groupe, qui existaient, mais pour autant, il a fallu bien argumenter auprès de nos animateurs. Déjà, animer n’est pas simple, mais animer et faire attention à tous les paramètres techniques est encore plus compliqué ; cela a pu refroidir certains d’entre nous. C’était un vrai défi d’accompagnement de ce côté-là. En France, nous avons l’outil Klaxoon par exemple, que nous utilisons souvent pour créer de l’interactivité, que nous avons beaucoup utilisé au moment de l’intégration virtuelle, un peu moins quand on fait de vraies sessions de formation Meet où là, avec une Google Form, un tableau partagé, nous nous en sortons, et cela évite à l’animateur de trop jongler avec trop d’outils et d’en oublier le principal.

Jean-Marc Tassetto : Sur l’onboarding des nouveaux arrivants, comment cela s’est-il passé ?

Murielle Navarre : Cela a dû se faire très vite. Nous avions une session d’intégration prévue le lundi qui a suivi le week-end du confinement, il a fallu réagir très vite. On a mis en place un envoi du matériel par coursier au domicile des personnes qui ont reçu leur iPhone, leur PC, etc. S’en est suivi une prise en main par téléphone avec nos experts du digital sur les mots de passe, les outils, les premiers pas, et qui les conduisait à se connecter à leurs premiers Meet, où nous les récupérions à distance pour dérouler. Alors, de façon adaptée bien évidemment ! Notre contenu d’intégration disposait d’interventions d’associés, de contenus d’experts, et avec Klaxoon qui continuait à nous supporter en amont de l’intégration où on leur donnait accès à des cours en ligne avant leur arrivée. Au fil de l’eau, nous avons eu 10 sessions d’intégrations virtuelles, nous avons intégré quasiment 100 personnes, nous avons mis en place des cafés virtuels pour les rassurer avant même l’intégration – il y avait d’ailleurs beaucoup d’activité, on nous posait plein de questions. Derrière, on a bien impliqué la partie métiers pour récupérer les nouveaux talents et commencer à l’intégrer dans leurs quotidiens professionnels. Même si l’équipement ou encore l’acculturation était bien menée, il fallait tout de même que le métier prenne la relève en proximité.

Je reviens à la troisième phase et la dernière : celle dans laquelle on est encore maintenant, où on fait un retour d’expérience sur tout ce qu’on a pu vivre, et nous nous interrogeons sur comment nous allons continuer, sur comment nous allons profiter des aspects « positifs » de cette crise. Car il y a des aspects positifs, cela nous a permis de faire de gros bonds en avant sur un certain nombre de domaines, en forçant certes un peu l’adhésion à certains outils, mais un gros bond en avant qui est là maintenant et sur lequel nous pouvons capitaliser. J’ai en tête notamment nos avocats, qui étaient très réfractaires à tout ce qui était digital, dans leurs conférences où ils prônaient l’art oratoire et la prestance de devoir le faire en face-à-face, devant un véritable public. D’un seul coup, nous avons basculé toutes les conférences en digital, avec nos outils, avec un enregistrement, ils disposaient directement du replay. Ils se sont rendu compte qu’il y avait beaucoup plus de personnes qui étaient présentes, les retours étaient très positifs, et maintenant, ils ne veulent plus du tout revenir à l’ancienne école et nous allons continuer comme cela. C’est clairement un pas de géant pour eux dans ce domaine.

De façon plus globale, en termes de transformations, il y a bien sûr ce qui va se faire au niveau de PwC, où nous allons systématiser le télétravail, c’est une demande de nos collaborateurs. Nous avons réalisé une enquête interne où plus de 80 % de nos collaborateurs demandent une extension du télétravail. Nous allons certainement changer de dimension par rapport à cela : avant, nous étions dans une culture où nous autorisions 6 à 7 jours de télétravail par mois, maintenant nous risquons d’être dans une culture où nous sommes soit chez le client, soit dans une réunion au bureau, soit chez soi. Derrière, cela implique beaucoup de choses et bien entendu une transformation des états d’esprit à tous les niveaux et où la formation est partie prenante pour accompagner cette transformation et pour la favoriser.

Nous allons travailler autour d’une nouvelle culture du leadership, le management à distance est différent du management de proximité, et il faut garder en tête que nous ne serons pas qu’à distance. Nous ne sommes plus dans cette contrainte de confinement, l’état d’esprit a un peu changé, donc il va falloir bien distinguer les parties présentielles qui vont rester rares et se demander : « Qu’est-ce qu’on privilégie en présentiel ? » et « Qu’est-ce qu’on passe à distance ? » Avec des enjeux forcément autour de l’engagement de nos collaborateurs, de maintenir un engagement. Même si nous étions très nomades, le fait d’être souvent au bureau et de se voir permet de maintenir un engagement. Cela va passer autour de l’organisation de ce qui n’était pas organisé avant, organiser l’informel. Là où on croisait les gens dans le parc, à la pause-café, à la cantine, cela va être beaucoup moins possible et donc cela va devoir s’organiser au travers de routines d’équipes, de choses à mettre en place régulièrement. C’est un vrai enjeu de transformation.

Jean-Marc Tassetto : Pour éclairer cet enjeu, j’aimerais bien poser la question suivante. Dans l’idéal, combien de jours par semaine souhaiteriez-vous télétravailler ? Le point que vous abordiez, cette réinvention de l’équilibre distanciel / présentiel, c’est le même enjeu que nous avons, nous, chez Coorpacademy avec la transformation de la formation, cette dualité entre la présence et la distance, avec le blended learning par exemple. Il y a donc un parallélisme des formes. Posons-nous donc la question : « Dans l’idéal, combien de jours par semaine souhaiteriez-vous télétravailler ? »

Selon les réponses de nos participants, nous retrouvons la polarisation de tous ceux qui ont vécu le télétravail plutôt comme une expérience positive. Dans les réponses cependant, c’est 50 – 50 entre « 1 à 2 jours par semaines » et « 3 à 4 jours par semaines ». Est-ce que c’est lié à l’activité ? Est-ce que c’est lié aux départements ? Est-ce que c’est lié à la direction ? Qu’en pensez-vous ?

Murielle Navarre : Effectivement, je pense qu’il existe des activités qui s’y prêtent plus que d’autres. Ce qui est rassurant, c’est que personne ne souhaite faire du « full remote » ! Je suis convaincue que ce n’est pas possible, mais il faut tout de même trouver le bon équilibre, car ce n’est pas évident et nous avons peu de retours d’expérience là-dessus. Il va falloir piloter ça de manière agile et voir comment ça se concrétise sur la durée ! Finalement, nous n’avons eu que deux mois de retours d’expérience, deux mois c’est plutôt court sur une année et sur un parcours ; il faudra voir sur la durée ce que cela donne. Surtout, il faudra voir les conséquences sur l’organisation que cela nécessite. Si on dit qu’il faut être au bureau un ou deux jours par semaine, ces jours-là, il va falloir être sûr d’y trouver du monde, il va falloir être sûr d’y trouver son équipe. Il va falloir organiser une certaine rotation des équipes par semaines pour être sûr de s’y retrouver, et avoir des jours où nous sommes plus flexibles en fonction des réunions. Là où je suis encore un peu sceptique, c’est que le confinement a très bien marché parce que nous étions TOUS logés à la même enseigne, c’était vraiment un critère de succès nécessaire : nous étions tous à distance, nous étions tous contraints ! Mais dès lors qu’on va commencer à être dans du mixte avec notamment, lors de réunions, des gens dans des salles et des gens à distance, cela commence à être plus compliqué. Il va falloir mettre en place les bonnes règles, les bonnes pratiques. Par contre, ce que nous avons vécu du confinement va certainement être appréciable parce que les gens en salle vont être peut-être plus sensibles aux personnes à distance, parce qu’ils l’auront vécu. Et la personne qui est dans la pieuvre sera certainement moins oubliée qu’elle ne l’était par le passé, où il fallait crier très fort pour se faire entendre dans la salle. Tout cela représente des acquis positifs qu’il faut maintenir sur lesquels il faut travailler, capitaliser et construire.

Jean-Marc Tassetto : Cela relie aussi à ce qu’on peut faire autour des soft skills. Il y a toute cette dimension de la gestion de l’informel, des relations interpersonnelles… On a nous un focus avec nos playlists sur ces compétences particulières, émotionnelles, la capacité à engager avec les autres, à travailler avec les autres. Comment avez-vous, chez PwC France, vécu cette expérience que nous avons créé ensemble, avec Coorpacademy, et voyez-vous des tâches plutôt adaptées au présentiel, d’autres plutôt adaptées au distanciel, ou ce n’est pas la façon d’aborder le sujet ?

Murielle Navarre : Je pense que c’est vraiment une question d’équilibre. Mais aussi des personnes : il y a forcément des gens qui préfèrent être en distanciel, d’autres en présentiel, il ne faut pas imposer. La contrainte, on l’a tous vécue, c’était quand même compliqué. Il faut offrir le mixte. D’ailleurs, dans les déploiements des prochaines sessions futures, nous sommes en train de mettre en place des actions avec des dates qui seront à distance et d’autres en présentiel. Les gens pourront s’inscrire là où ils se sentent le mieux, en fonction de leurs contraintes bien sûr personnelles et en fonction de ce qu’ils apprécient. C’est vraiment un mixte. Cela va aussi permettre, je l’espère, de donner une nouvelle saveur à la formation en salle, qui sera beaucoup plus appréciée par nos participants. J’espère que nous aurons moins de no show, parce que finalement, être inscrit à une formation en salle, cela prendra une autre richesse et certainement, nos participants seront plus assidus là-dessus. Même si, c’est aussi un constat très positif, nos animateurs, nos prestataires qui ont fait des sessions virtuelles ont un retour plutôt positif de la façon dont cela s’est déroulé et ont constaté que dans les groupes, les gens étaient beaucoup plus concentrés et actifs en virtuels qu’ils ne pouvaient l’être en salle. Quand on a tout le monde les yeux braqués sur toutes les petites icônes de l’écran, c’est difficile pour un participant de faire autre chose et on se sent tout de suite plus observé, concerné, et les retours sont très positifs dans ce sens-là.

Jean-Marc Tassetto : Prévoyez-vous une mutation des formateurs en e-animateurs ou animateurs du blended learning ?

Murielle Navarre : En tout cas c’est une demande des animateurs, c’est sûr, il va falloir y répondre. Nous avons beaucoup d’animateurs en interne, j’ai un pool de 800 animateurs-collaborateurs et des professionnels de nos expertises. Ils sont volontaires, ils prennent de leur temps pour animer, ils conçoivent aussi… Du coup, ils redoutent parfois de faire passer l’animation sous l’aspect technologique. Il ne faut pas que ce soit un frein pour eux, donc nous avons passé les derniers mois à bricoler pour leur apporter le maximum d’aide en un minimum de temps. On a recueilli plein de bonnes pratiques que nous avons partagé entre nos animateurs, des trucs et astuces que nous allons maintenant formaliser pour en faire une classe virtuelle, pour apprendre à faire sa classe virtuelle ! Nous allons formaliser tout ce que nous avons pu faire d’informel jusqu’à maintenant, notamment avec l’arrivée de Google Classroom qui a des fonctionnalités de prise en main.

Jean-Marc Tassetto : Votre position sous-entend-elle une plus grande production de supports de formation ? Si on sort du live pour aller vers de l’asynchrone et du distanciel, prévoyez-vous une internalisation ou une externalisation avec la formation des experts métiers à la conception ?

Murielle Navarre : Nous l’avions déjà. Nous n’avons pas augmenté ou élargi l’offre, si ce n’est sur des demandes liées à la gestion à distance précisément. Mais c’était déjà le cas : nos experts sont nos principaux concepteurs et créateurs de formation. Il faut juste que nous les accompagnions sur le fait de le faire à distance et de maintenir une activité avec ses participants, avec des sondages, exactement comme on a pu le faire durant ce webinar, pour être sûr d’être engageants dans ces sessions.

Jean-Marc Tassetto : Bien sûr, et il y a aussi cette perspective de partenariats externes qu’on fait ensemble avec Coorpacademy, une plateforme qui vous apporte plus de 10 000 contenus.

Murielle Navarre : Tout à fait !

Jean-Marc Tassetto : Dernière question sur un sujet qui fait mal à tout le monde. Vos budgets formation ont-ils été réduits à cause de la crise.

1. Non

2. Uniquement les budgets de formation en présentiel mais pas ceux de formation distancielle

3. Oui

4. Je ne sais pas

Murielle Navarre : Cela a été douloureux. On a un exercice budgétaire qui va du 1er juillet au 30 juin, donc on était en plein dedans. Effectivement, cela a été douloureux à faire. Mais ce sont aussi des opportunités. Je vois dans les réponses que c’est tout de même très partagé.

Jean-Marc Tassetto : C’est très intéressant là effectivement. Pour les 80 % qui se prononcent, il n’y a pas eu de réduction du budget de formation.

Murielle Navarre : Pour nous, c’est sûr que ce n’est pas forcément la bonne raison pour le faire, mais la crise a été une contrainte qui nous amène à transformer. On a dû réduire beaucoup de nos formations présentielles, certaines que nous faisions à l’extérieur que nous avons ramené dans nos locaux, nous en avons coupé certaines aussi. C’est l’opportunité pour nous de mettre en avant d’autres contenus qui étaient peut-être sous-consommés jusqu’à maintenant parce qu’il y avait peut-être trop de formations en salle. On est en train de construire, de marketer, de capitaliser sur toute la richesse des contenus que nous avons sur notre portail formation soit au travers de notre partenariat soit via le réseau pour construire des parcours qui vont être des modes alternatifs à ce qu’on a dû couper.

Nous allons avoir 3 parcours, vis-à-vis de la gestion de nos clients, de nos équipes, de soi, où nous avons été faire de la curation de contenus. On a été identifier toutes les ressources que nous avions à disposition pour trouver les plus pertinentes, les rendre plus visibles, les afficher à nos collaborateurs pour qu’ils y trouvent des solutions à leurs besoins. Nous l’avons fait pendant le confinement avec un parcours autour de la gestion client et nous avons vu dans les taux de connexion une vraie volonté de consommation de ces contenus qui étaient sous-consommés. Finalement, cela se transforme en opportunité.

Jean-Marc Tassetto : Nous voyons qu’entre les entreprises qui ne sont pas impactées parce qu’elles sont stratégiques au fonctionnement de la société dans son ensemble, ou celles qui ont reporté les budgets du présentiel vers le distanciel, il y a une opportunité pour les pure players du distanciel ! C’est la possibilité de réinventer la formation au service de la transformation, et donc aussi de nouvelles formes managériales.

Murielle Navarre : A la fois de nouvelles formes managériales et de discipline de ses collaborateurs. Une formation en salle, on l’annule moins qu’une ressource en ligne qu’on peut toujours décaler dans la journée. Et cela va transformer la culture du développement, nous responsabiliser, nous rendre beaucoup plus acteurs de nos propres formations. A un moment où les compétences et la gestion des compétences sont des enjeux cruciaux pour nous et pour nos collaborateurs. Côté managérial : cela va transformer la partie leadership pour plus de confiance. Ce n’est pas parce que nous ne les avons pas sous les yeux qu’ils ne travaillent pas, il y a encore quelques biais ancrés qui sont à casser. Beaucoup plus de confiance envers nos collaborateurs, une gestion différente mais tout autant productive et efficace. Il faut juste accompagner le changement de mindset là-dessus.

Jean-Marc Tassetto : Vous êtes des experts, pourquoi ne pas revendre vos formations pour amortir le coût interne de la formation et devenir éditeur de contenus, via des plateformes digitales, diffuser en tant qu’éditeur vos compétences ?

Murielle Navarre : Nous avons des cours sur Coorpacademy qu’effectivement nous réservons à nos collaborateurs. Ce n’est pas encore un domaine sur lequel nous souhaitons aller. On le fait ponctuellement pour accompagner d’autres missions que nous vendons à nos clients au sein du consulting, je pense notamment aux équipes People and Organization du consulting et dès lors qu’ils ont une mission client qui touche à la formation.

C’est secondaire à une mission client. Des deux côtés c’est une vraie valeur ajoutée que de pouvoir bénéficier de ce qu’ils voient chez leurs clients et qu’ils nous partagent et que eux puissent montrer à leurs clients ce qui marche chez nous. 

Jean-Marc Tassetto : Merci beaucoup Murielle pour ces commentaires inspirants !

Pour en savoir plus sur la collaboration entre PwC France et Coorpacademy, vous pouvez aussi découvrir l’étude de cas  ou encore cette interview de Murielle Navarre dans la presse britannique (en français ici : Chez PwC France, de l’obligation d’apprendre à l’envie d’apprendre !)

Bonne lecture !  

Les webinars Learn @ Home sont devenus Learn Everywhere : retour sur les épisodes précédents !

 

Pendant le confinement de 2020, nous avons voulu continuer à donner la parole à nos partenaires et à nos clients. Nous souhaitions continuer à mettre en valeur notre écosystème de partenaires, grâce à qui nous pouvons proposer à nos apprenants une offre de contenus de formation en ligne toujours plus innovants, variés et divertissants. C’est ainsi que Learn @ Home est né. Des webinars pour réfléchir et aller plus loin, sur le télétravail, les biais cognitifs, les prospectives, le « monde d’après »… Mais aussi sur le futur des compétences, sur des thématiques qui nous sont chères, qui sont chères à nos partenaires, et qui sont traitées dans notre catalogue de cours.

À l’heure du déconfinement, Learn @ Home est devenu Learn Everywhere. Retour sur les épisodes précédents !

Learn @ Home Épisode 1 : Comment perpétuer les rituels de l’agilité à distance ? L’exemple du feedback

Webinar Learn at Home épisode 1

Avec Claudio Vandi, Directeur Pédagogique de Numa.

Numa est un des auteurs partenaires de Coorpacademy avec lequel nous avons co-édité les cours L’agilité en action et L’organisation apprenante. 

Dans nos environnements en pleine accélération et digitalisation, l’amélioration continue de nos pratiques de travail individuelles et collectives est clé. Et ce, d’autant plus que télétravail et management à distance se généralisent – à marche forcée avec les mesures de confinement liées au Covid-19. Comment dès lors réussir à perpétuer les bons rituels de management agile dans un contexte de travail à distance ?

Faites du feedback à distance un des piliers de l’agilité de votre entreprise !

Vous souhaitez en savoir plus sur la pratique du feedback à distance, avec Claudio Vandi, Directeur Pédagogique de Numa ? C’est par ici !

Learn @ Home Épisode 2 : Comment rester sain de corps et d’esprit en télétravail ? Techniques pour tous

Learn at home épisode 2 Yogist

Avec Anne-Charlotte Vuccino, Fondatrice de Yogist – Well at Work.

Plus digitalisés et sédentaires que jamais, traversant une période inédite, comment se préserver, rester sain de corps et d’esprit et garder son efficacité au travail ?

Anne-Charlotte Vuccino, fondatrice de Yogist et spécialiste de la prévention santé au travail, vous propose son expertise et ses conseils très concrets pour lutter contre la fatigue du télétravail. Elle est une des auteurs partenaires de Coorpacademy avec laquelle nous avons co-édité le cours Les 5 minutes Yogist® pour être Bien au Bureau.

Au programme de ce webinar :

  1. État des lieux sur le bien-être et la santé au travail, les missions de Yogist et Coorpacademy
  2. Démo live et exercices menés par Anne-Charlotte, fondatrice de Yogist
  3. Échanges conviviaux et questions en direct pour tous !

Douleurs de dos ? Yeux fatigués ? Suivez ce lien pour découvrir trois exercices pratiques pour rester sain de corps et d’esprit en télétravail, avec Anne-Charlotte Vuccino, Fondatrice de Yogist – Bien au bureau.

Learn @ Home Épisode 3 : Comment éviter les pièges du télétravail et en tirer le meilleur parti pour l’avenir ?

Learn at Home épisode 3 management

Avec Lomig Guillo, Rédacteur en chef de Management Magazine.

Pour le 3ème épisode de la série Learn At Home de Coorpacademy, Management Magazine vous propose un webinar sur les pièges du télétravail et son impact futur.

Télétravail ne veut pas dire travail solitaire, ou travail continu. Si les frontières se floutent entre vie pro et vie perso, si la distance physique est bien là, de nouveaux réflexes, de nouveaux équilibres personnels et collectifs sont à installer. Comment alors échapper aux pièges du télétravail et en tirer le meilleur parti pour l’avenir ?

Lomig Guillo, rédacteur en chef de Management fait le point sur les pratiques concrètes et les outils à mettre en place en termes d’organisation et de management (bienveillant !). Il détaille comment la culture d’entreprise et ses valeurs pourront être transformées de l’intérieur.

Oui, le télétravail amène son lot de pièges… Découvrez comment les éviter avec Lomig Guillo, Rédacteur en chef de Management Magazine, en cliquant ici !

Learn @ Home Épisode 4 : Maîtriser les biais cognitifs à l’heure du déconfinement

Learn Everywhere 4 Maîtriser les biais cognitifs à l'heure du déconfinement

Avec Olivier Sibony, auteur, professeur de stratégie affilié HEC Paris.

Les biais cognitifs sont partout, reconnus mais encore méconnus. Ce sont des réflexes inconscients de raisonnement, des filtres qui s’appliquent aux informations que nous traitons et qui impactent nos décisions, même les plus importantes, au risque de nous éloigner de la réalité et de commettre des erreurs.

Or, à lheure du déconfinement, où l‘incertitude est forte, mais où grand nombre de décisions parfois stratégiques doivent être prises, nous aurions envie et besoin de maîtriser la qualité de nos raisonnements.

Nous sommes d’ailleurs plus exposés à certains biais durant cette période. Quels sont-ils et comment adopter les bonnes postures de réflexion et de prise de décision ? Augmentez vos chances de prendre les bonnes décisions grâce à ce webinar.

Olivier Sibony, professeur affilié HEC Paris et spécialiste de stratégie, a déjà co-édité deux cours avec Coorpacademy : Maîtriser ses biais cognitifs pour mieux déciderRésoudre des problèmes complexes avec la méthode 4S.

Découvrez certains biais cognitifs qui ont marqué la crise du Covid-19 en suivant ce lien !

Learn Everywhere Épisode 5 : La possibilité d’une nouvelle entreprise. Les nouvelles organisations, collaborations et valeurs de l’entreprise de demain

La possibilité d'une nouvelle entreprise Learn Everywhere 5

Avec Thierry Keller, Directeur des Rédactions chez Usbek & Rica.

La période du confinement a mis en lumière des capacités parfois insoupçonnées au sein des entreprises. C’est le moment de faire le point sur ce que l’entreprise a réussi à faire et sur ce qui pourrait être pérennisé et développé.

Se dessine ici la possibilité d’une nouvelle entreprise qui s’appuierait sur de nouvelles :

  1. Organisations (les temps et lieu de travail, le travail en équipe, le rapport au travail)
  2. Collaborations (l’open innovation, les « makers », la créativité)
  3. Valeurs (le sens du travail, les valeurs de l’entreprise, les nouveaux indicateurs de performance)

Pourquoi ne pas prendre 30 minutes maintenant pour penser demain ?

Thierry Keller, directeur des rédactions d’Usbek & Rica, le magazine qui explore le futur, mène cette réflexion sur l’entreprise de demain, ses enjeux et possibilités dans ce monde bouleversé !

Usbek & Rica est un partenaire de contenu de Coorpacademy spécialisé en prospective, notamment pour les entreprises, avec lequel nous avons co-édité deux cours : Des robots et des hommes, Les promesses des bio-technologies.

Learn Everywhere Épisode 6 : La nécessité de la formation en temps de crise avec PwC France

Learn Everywhere 6 La nécessité de la formation en temps de crise

Avec Murielle Navarre, Head of Talent & Development chez PwC France.  

Murielle NavarreHead of Talent & Development chez PwC France et Jean-Marc Tassetto, co-founder et CEO de Coorpacademy, partageront leurs points de vue et leurs expériences concrètes sur la nécessité de la formation en temps de crise :

  1. Quels sont les retours d’expérience de la période de confinement chez PwC ?
  2. Comment cette période de crise accélère la transformation des entreprises et du travail ?
  3. Comment la formation est un vecteur de cette transformation ?

Découvrez le replay en suivant ce lien !

Learn Everywhere Épisode 7 : Tous les contenus ne se valent pas

Avec Medhi Tounsi, Senior Regional Director Europe chez OpenSesame

Arnauld Mitre, co-fondateur et CEO de Coorpacademy, et Medhi Tounsi, Senior Regional Director Europe chez OpenSesame, explique en 30 minutes comment le contenu premium va améliorer le taux d’engagement de vos formations en ligne.

Retrouver le replay ici.

Learn Everywhere Épisode 8 : La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse avec Luc de Brabandere

Avec Luc de Bradanbere, Fellow du BCG et fondateur de Cartoonbase.

La meilleure manière d’avoir de bonnes idées, c’est d’en avoir beaucoup. Walt Disney l’avait bien compris. Il envoyait un dollar à quiconque lui envoyait une idée, quelle qu’elle soit !

Luc de Brabandere, Fellow du BCG et fondateur de Cartoonbase, et Armelle Lavergne, Directrice du Contenu chez Coorpacademy, échangent sur la créativité :

  1. Qu’est-ce que (réellement) la créativité ?
  2.  Comment rester créatif sous contrainte ?
  3. Quelles méthodes pour être créatif ?

30 minutes pour s’amuser intelligemment

Learn Everywhere Épisode 9 : L’Agilité à l’échelle : déployer l’agilité à toute l’organisation

 

Avec Anselme Jalon, Managing Director et Partner chez FABERNOVEL

La crise que nous avons traversé en 2020 a mis à l’épreuve l’agilité des organisations et des salariés, et accéléré les transformations. Dans ce contexte, comment permettre le déploiement de l’agilité à l’échelle de l’organisation toute entière ?

C’est le sujet abordé dans le webinar Learn Everywhere – Épisode 8, avec Armelle Lavergne, Directrice de Contenu Chez Coorpacademy et Anselme Jalon, Managing Director et Partner chez FABERNOVEL :

  1. Qu’est-ce que l’agilité à l’échelle ?
  2. Comment la mettre en place ?
  3. À quoi ça ressemble ? (exemples concrets d’entreprises)

Regarder le replay du webinar 

Learn Everywhere Épisode 10 : Savoir utiliser la data pour mieux décider et manager au quotidien

 

Avec David Jestaz, vice-président de l’Université Faurecia et de la transformation RH groupe

David Jestaz, Vice-président de l’Université Faurecia et de la transformation RH du groupe, partage son point de vue et explique en quoi inclusion et diversité sont devenus un enjeu majeur de la transformation culturelle des Entreprises. Interviewé par Jean-Marc Tassetto, co-fondateur de Coorpacademy, il reviendra sur les actions engagées pour construire une culture inclusive et faire de toutes les formes de diversité autant d’opportunités au sein de Faurecia en particulier.

Replay disponible sur votre plateforme Coorpacademy dans la playlist « Webinar Learn Everywhere »

Learn Everywhere Épisode 11 : Savoir utiliser la data pour mieux décider et manager au quotidien

 

Avec Penelope Bellegarde, fondatrice de The Data Touch et intervenante à HEC Paris

La data est partout, en quantité quasi illimitée ! Toutes ces données sont potentiellement riches d’enseignements, et susceptibles d’impacter beaucoup de nos décisions, dont les plus stratégiques.

Dans ce webinar, Penelope Bellegarde, fondatrice de The Data Touch et intervenante à HEC Paris, nous donnera les bases pour savoir utiliser la data au quotidien :

  1. Comment faire parler la data ?
  2. Comment la rendre actionnable pour ses missions, pour son équipe et pour son entreprise ?

La Data en pratique et pour tous !

Learn Everywhere Épisode 12 : L’essor de l’audiolearning

Avec Ichraq Rachdaoui, Business Development Manager chez notre partenaire Bookboon

Le format audio et les podcasts connaissent une croissance exponentielle depuis une décennie, et leur consommation a bondi lors des confinements. Côté production, c’est l’effervescence : plus de 135 000 podcasts éducatifs ont été produits en 2020 !

Dans ce webinar, Armelle Lavergne, Directrice de Contenu Chez Coorpacademy présente avec Ichraq Rachdaoui, Business Development Manager chez notre partenaire Bookboon, premier éditeur européen de contenus audio pour les pros, toutes les tendances et bénéfices de ce nouveau format qui fait tant de bruit :

  1. Pourquoi l’audio est un format qui plaît tant
  2. Les bénéfices du format audio dans l’apprentissage
  3. Les exemples d’audiolearning déjà lancés avec succès en entreprise.

Découvrir le replay du webinar

Learn Everywhere Épisode 13 : Restez à l’écoute !

Ces webinars sont aussi disponibles sur les plateformes de formation Coorpacademy, dans une playlist dédiée. Nous vous tiendrons au courant de la date et des intervenants pour les prochains webinars Learn Everywhere.

Learn @ Home : nos webinars pour confinés

 

Période sans précédent, donc nouvelles méthodes de travail et nouveaux réflexes à adopter !

C’est pourquoi nous avons sorti Learn @ Home, une série de webinars pour tirer profit au mieux de cette période de confinement. À chaque épisode, l’un de nos partenaires de contenu nous fournit ses conseils et astuces pratiques pour être efficace depuis chez soi !

Learn @ Home Épisode 1 : Comment perpétuer les rituels de l’agilité à distance ? L’exemple du feedback

Webinar Learn at Home épisode 1

Avec Claudio Vandi, Directeur Pédagogique de Numa.

Numa est un des auteurs partenaires de Coorpacademy avec lequel nous avons co-édité les cours L’agilité en action et L’organisation apprenante. 

Dans nos environnements en pleine accélération et digitalisation, l’amélioration continue de nos pratiques de travail individuelles et collectives est clé. Et ce, d’autant plus que télétravail et management à distance se généralisent – à marche forcée avec les mesures de confinement liées au Covid-19. Comment dès lors réussir à perpétuer les bons rituels de management agile dans un contexte de travail à distance ?

Faites du feedback à distance un des piliers de l’agilité de votre entreprise !

Vous souhaitez en savoir plus sur la pratique du feedback à distance, avec Claudio Vandi, Directeur Pédagogique de Numa ? C’est par ici !

Learn @ Home Épisode 2 : Comment rester sain de corps et d’esprit en télétravail ? Techniques pour tous

Learn at home épisode 2 Yogist

Avec Anne-Charlotte Vuccino, Fondatrice de Yogist – Well at Work.

Plus digitalisés et sédentaires que jamais, traversant une période inédite, comment se préserver, rester sain de corps et d’esprit et garder son efficacité au travail ?

Anne-Charlotte Vuccino, fondatrice de Yogist et spécialiste de la prévention santé au travail, vous propose son expertise et ses conseils très concrets pour lutter contre la fatigue du télétravail. Elle est une des auteurs partenaires de Coorpacademy avec laquelle nous avons co-édité le cours Les 5 minutes Yogist® pour être Bien au Bureau.

Au programme de ce webinar :

  1. État des lieux sur le bien-être et la santé au travail, les missions de Yogist et Coorpacademy
  2. Démo live et exercices menés par Anne-Charlotte, fondatrice de Yogist
  3. Échanges conviviaux et questions en direct pour tous !

Douleurs de dos ? Yeux fatigués ? Suivez ce lien pour découvrir trois exercices pratiques pour rester sain de corps et d’esprit en télétravail, avec Anne-Charlotte Vuccino, Fondatrice de Yogist – Bien au bureau.

Learn @ Home Épisode 3 : Comment éviter les pièges du télétravail et en tirer le meilleur parti pour l’avenir ?

Learn at Home épisode 3 management

Avec Lomig Guillo, Rédacteur en chef de Management Magazine.

Pour le 3ème épisode de la série Learn At Home de Coorpacademy, Management Magazine vous propose un webinar sur les pièges du télétravail et son impact futur.

Télétravail ne veut pas dire travail solitaire, ou travail continu. Si les frontières se floutent entre vie pro et vie perso, si la distance physique est bien là, de nouveaux réflexes, de nouveaux équilibres personnels et collectifs sont à installer. Comment alors échapper aux pièges du télétravail et en tirer le meilleur parti pour l’avenir ?

Lomig Guillo, rédacteur en chef de Management fait le point sur les pratiques concrètes et les outils à mettre en place en termes d’organisation et de management (bienveillant !). Il détaille comment la culture d’entreprise et ses valeurs pourront être transformées de l’intérieur.

Oui, le télétravail amène son lot de pièges… Découvrez comment les éviter avec Lomig Guillo, Rédacteur en chef de Management Magazine, en cliquant ici !

Learn @ Home Épisode 4, le 15 mai…

Contactez-nous si vous êtes intéressés pour suivre la série Learn @ Home !

Comment perpétuer les rituels de l’agilité à distance ? L’exemple du feedback


Nous partenaire de contenu Numa a organisé un webinar Vendredi 27 mar 2020 avec Coorpacademy, le premier épisode de la série de webinars Learn @ Home. Claudio Vandi, Directeur Pédagogique de Numa, nous a expliqué comment perpétuer les rituels de l’agilité à distance et pourquoi le feedback aide à maintenir le lien social avec ses collègues pendant cette période inédite de confinement et de travail à distance.

La série de webinars Learn @ Home a été lancée par Coorpacademy pour vous fournir conseils et astuces pour faire de cette période de confinement une période efficace professionnellement.

Retrouvez un récapitulatif du webinar dans cet article.  

Pourquoi le feedback ? Et pourquoi donner du feedback à distance ?

Le feedback n’est pas nouveau. Mais pourquoi en parle-t-on autant aujourd’hui ? Gallup, l’institut de recherche sur le management et sur le futur du travail qui publie régulièrement des études, a sorti récemment un livre appelé It’s the Manager, écrit par Jim Clifton et Jim Harter, et qui contient cette phrase sur le futur du management : 

« La priorité des leaders devrait être d’aider leurs managers à devenir des coachs : à commencer par des 1-1 réguliers [des réunions rapides, individuelles, hebdomadaires avec chaque membre de votre équipe] et un partage régulier de feedback. »

Cela fait partie des nouveaux outils du manager – ce n’est pas un nouveau type de management. Il y a des cas où être directif est plus utile, en donnant des consignes ou en aidant, par exemple, mais créer des moments réguliers de feedback devient de plus en plus important, notamment pour une question d’agilité. Avec la rapidité de transformation de nos business, de nos produits, de nos services, de nos métiers, une revue de performance annuelle ou bisannuelle ne suffit plus. Si l’on veut s’améliorer au rythme du travail et de ses évolutions rapides, le feedback est effectivement un outil très efficace pour progresser, au plus près des actions, n’importe quand il sera jugé nécessaire. 

Devant cette période inédite de confinement, et donc, pour la majorité des gens, de travail à distance, il existe effectivement quelques risques liés au télétravail. Au moins trois.

    1. Un certain relâchement, un esprit “je suis à la maison”. Si pour l’instant nous ne le vivons pas forcément, la période est intense, nous programmons tous nos outils pour télétravailler efficacement, nous reprenons contact avec tous nos collègues à distance, nous ré-organisons nos réunions, dans le long-terme, nous pouvons ressentir ce sentiment de relâchement, du « je ne suis pas au travail. »
    2. Une perte de contact avec son équipe et son entreprise, un sentiment d’isolement. On ne voit pas son équipe, on ne voit pas matériellement parlant son entreprise, il y a donc un sentiment d’isolement qui peut s’installer. Même si on échange, on ne le fait pas de manière aussi informelle et aussi fréquente qu’au bureau. 
    3. Une perte des échanges informels, nous ne voyons plus que les gens avec qui nous travaillons directement, et nous ne parlons plus que des aspects techniques du travail. Nous avons moins d’échanges opportunistes, occasionnels comme un bureau, et nous finissons par ne parler quasiment que des aspects techniques, de nos projets, sans le côté engageant des échanges informels avec tous ses collègues.

Alors, quelles solutions s’offrent au manager ? 

 

    1. Ritualiser davantage les points de contact. Si vous le faites déjà en temps normal, c’est d’autant plus important en période de télétravail pour tout le monde (check-ins, 1-1 hebdomadaires voire quotidiens, points d’équipe pour lancer et clôturer la semaine…). Cela peut être des échanges de 10 minutes, simplement pour savoir comment vont les personnes. Cela donne aussi du rythme à la semaine de travail, indépendamment du fait que nous soyons tout le temps à distance, et cela permet de maintenir l’engagement des collaborateurs.
    2. Humaniser les échanges. Introduire de l’émotion, de l’humour, de l’énergie, il faut un peu “surjouer” cette partie, même si ce n’est pas dans votre nature. Dites-vous qu’il y a au moins 30 % de ce que vous mettez comme énergie ou comme émotions qui va se perdre à cause de la distance. Il faut donc le faire à 130 % pour arriver aux 100 % recherchés. Indépendamment de votre nature, à distance, vous devez « surjouer » le contact humain. 
    3. Donner des feedback régulier pour maintenir l’engagement et l’attention à la performance. Et c’est cela dont nous allons parler plus précisément.  

Pourquoi ne donne-t-on pas de feedback ? Pourquoi n’est-ce pas naturel – alors que c’est extrêmement important – de donner du feedback tous les jours, tout le temps, à tous ses collègues, à ses managers ?

 

Allons voir du côté du livre The Feedback Imperative d’Anna Carroll qui, même s’il date de 2014, reste très pertinent. Ce livre identifie 4 profils qui ont des biais qui les empêche de donner du feedback à leurs équipes. 

    1. Le profil Analytique : il croit surtout à la data et voit le feedback comme une intrusion d’émotions dans le domaine professionnel. Nous sommes là pour travailler, nous ne sommes pas là pour parler des émotions des uns et des autres, j’ai déjà toute la data qu’il me faut pour piloter mon équipe, ce n’est pas en échangeant avec chacun que je vais améliorer la gestion de mon équipe – par exemple.
    2. Le profil Empathique : encourageant et aidant, il voit le feedback comme une souffrance pour celui qui le reçoit. Les personnes font déjà énormément d’efforts dans leur travail, ce sera une souffrance pour eux de revenir sur ce qu’ils ont fait de mal, et dans ce cas-là, on pense surtout au feedback comme feedback négatif.
    3. Le profil Efficace : aime la rapidité, est orienté résultat, et voit le feedback comme une perte de temps. Les personnes ne changeront pas, si elles n’ont pas compris maintenant elles ne comprendront pas plus tard, ce n’est pas la peine de perdre du temps à leur expliquer.
    4. Le profil Visionnaire : inspirant et visionnaire, il choisit d’interagir avec l’équipe plutôt qu’avec les individus. C’est quelqu’un de très fort pour engager les équipes, il a un discours impactant, il engage très bien les équipes, mais il est plus naturel pour lui d’interagir avec les équipes plutôt qu’avec les individus, et il ne prend pas ce temps pour engager les individus dans son équipe.

Il existe 3 types de feedback différents.

 

  1. Le feedback de Reconnaissance : “merci, bravo pour, je voulais te remercier pour ton travail…” Remercier quelqu’un, le féliciter pour une action accomplie, un projet réalisé. Vous pouvez le faire à chaud (tout de suite après une action) ou à froid (pour donner encore plus d’importance au fait que vous ayez remarqué l’action), en privé (avec une personne) ou en public (vous félicitez quelqu’un devant une équipe pour donner un côté exemplaire à vos mots, pour inspirer ou pour féliciter sur une action qui a rendu service à l’équipe). C’est le plus fréquent, c’est celui que vous devez faire à toute occasion utile.
  2. Le feedback de Développement : “tu pourrais t’améliorer sur ça, tu fais déjà ça bien mais tu pourrais t’améliorer sur cette autre chose.” Il est conseillé de le faire toujours à froid, peu de temps après les faits – ne laissez pas passer des mois et des mois, il faut le faire peu de temps après l’action, quelques heures ou quelques jours après avoir observé l’action pour vous laisser le temps d’observer le comportement de la personne et de bien le préparer. Ce feedback sera toujours fait en privé, jamais en public devant toute une équipe.
  3. Le feedback de Recadrage : “ça ne va pas du tout, je veux comprendre…” Jamais en public ! Soit pour une erreur répétée, soit pour une faute grave, c’est à la fois utile pour essayer de comprendre pourquoi la personne a fait ce qu’elle a fait, et aussi pour lui signifier le fait que c’est quelque chose d’inacceptable dans votre équipe. Ce feedback est fait à chaud, peu de temps après l’action observée, mais laissez-vous tout de même le temps de vous préparer.

3 différents types de feedback, mais une seule méthode à utiliser, simple à mémoriser : la méthode COIN. 

Context – Observations – Impact – Next Steps (COIN)

C’est une manière efficace de structurer le feedback, pour bien partager les messages. Quand vous donnez un feedback, vous devez toujours vous rappeler du contexte précis dans lequel l’action a eu lieu. C’est un moment précis que vous avez observé. Et vous parlez bien d’observations : c’est quelque chose de précis, que vous avez observé. Vous ne direz pas “j’ai eu le sentiment que…”, “je pense que tu as fait ça pour telle raison…” Mais plutôt : “j’ai observé quelque chose, je te le partage, je voudrais ton opinion là-dessus.” Ensuite, il est important d’expliquer les impacts : en quoi l’action dont vous parlez a eu des impacts positifs ou négatifs pour l’équipe, pour la personne, pour l’entreprise. Il est toujours très important de terminer par les next steps, pour aller plus loin, pour corriger, pour améliorer ou pour insister sur quelque chose qui marche déjà très bien.

Prenons quelques exemples avant de passer sur les spécificités du feedback à distance.

Pour le contexte, choisiriez-vous ?

A – “À chaque fois que tu présentes un projet…

B – “Pendant la présentation de mardi dernier…

La réponse A est vague quand la B est précise. Il faut préciser le contexte. La réponse A peut faire en sorte que la personne se sente attaquée, ou demande des exemples. Il est possible de donner des conseils généraux, mais tout en précisant bien le contexte : “Souvent, quand tu présentes un projet, comme mardi dernier par exemple…” Précis, factuel, ce contexte s’appuie sur une véritable observation. Il faut donner des exemples pour que la personne partage le même contexte que vous. 

Observation VS Interprétation 

A – “Tes réponses ont manqué de clarté

B – “Tu étais stressé(e)” 

La réponse B est une attaque, je projette sur toi une émotion, un sentiment, et est vraiment à éviter, c’est une accusation.

La réponse A est une opinion – même si légèrement plus adaptée. La personne pourrait rentrer dans un débat car l’élément n’est pas factuel.

Une observation factuelle et irréfutable serait plutôt : “À la fin de la réunion, les participants ont dit qu’ils ne savaient pas ce qui était attendu d’eux.” Probablement parce que les messages n’étaient pas clairs. Vous allez alors discuter de comment améliorer cela, car ce n’est pas une opinion.

Des exemples d’impacts, les conséquences. 

Pour un feedback de développement, cela peut être : “J’ai observé que les personnes ne savaient pas ce qui était attendu d’eux. Tu vas devoir refaire une réunion qui prendra deux semaines à être organisée, donc on va perdre du temps sur le projet. C’est pour cela que je te partage le feedback, car cette action génère un impact sur le projet.”

Pour un feedback de reconnaissance, il est très important d’être précis, factuel, afin d’éviter de faire de la motivation stérile. Si vous parlez de reconnaissance, dites à quelqu’un : “Bravo, cela nous a permis d’obtenir l’accord de partenariat qu’on recherchait depuis un mois. C’est pour cela que je te félicite, que je te remercie.” Soyez le plus possible précis, même lors d’un feedback de reconnaissance. 

Les next steps, avec quelques exemples. 

Pour un feedback de reconnaissance, “Serais-tu d’accord pour partager ton expérience au reste de l’équipe ? Parce que je trouve que c’est exemplaire, que les autres devraient s’inspirer de ça, c’est important que tu le fasses. 

Pour un feedback de développement, “Comment puis-je t’aider la prochaine fois ? Est-ce que tu vois des manières de t’améliorer sur ce point ?” 

Pour un feedback de recadrage, c’est un peu plus fermé : “Comment éviter que cela ne t’arrive à nouveau ?”

J’insiste sur l’importance de l’objectivité et de l’impact dans le feedback de reconnaissance aussi, pour éviter de donner des feedback de reconnaissance qui ont l’air faux. 

Maintenant, deux conseils avant de passer aux spécificités liées à la distance.

 

  1. Eviter le sandwich (une tranche de positif, une tranche de négatif, une tranche de positif). Même si cela vous simplifie la vie, cela noie le message. Un exemple serait : “Tout ira bien, ne sortez pas de chez vous, mais allez voter.” On ne sait plus quoi faire. Commencer par du positif et terminer par des pistes d’amélioration est bien, mais tout enrober dans du positif joue en la défaveur du message et vous en fait perdre le sens. 
  2. N’attendez pas qu’on vous demande le feedback. 87 % des Millennials considèrent les opportunités d’avancement et de développement professionnel comme importantes dans un travail mais seulement 15 % demandent des feedback réguliers”, selon l’étude How Millennials Want to Work and Live de Gallup. Ils ont envie d’avoir du feedback régulier mais très peu le demandent. À l’inverse, une très bonne pratique est de ne pas attendre qu’on vous donne un feedback pour le solliciter. C’est souvent très bien reçu, et vous met en lumière comme quelqu’un qui a envie de s’améliorer, qui est ouvert à la critique et aux conseils.

Comment fait-on tout ça à distance ?

 

Tout ce qui a été dit auparavant sur la structure du feedback reste valable. Cependant il existe des différences du fait qu’on ne soit pas ensemble et qu’on interagisse moins au quotidien, qu’on ne soit pas dans le même espace de travail.

Le premier risque est de perdre le contact humain. On ne voit pas comment l’autre se comporte après un feedback. Quand vous donnez un feedback, vous voulez aussi observer immédiatement après si la personne change de posture vis-à-vis de ce collègue, de ce client, vous voulez voir – à la fois pour vos encouragements ou pour vos conseils d’amélioration – si la personne a adapté son comportement.

Vous allez aussi avoir plus de mal à décrypter le langage non verbal (posture, crispation) mais aussi à communiquer non-verbalement. En donnant du feedback à distance, vous ne disposez pas de tous ces indices qui vous permettront d’ajuster vos messages.

Vous pouvez aussi être tentés d’utiliser les canaux les plus simples pour vous, et pas forcément les plus adaptés. Je peux m’en débarrasser par mail, par exemple, mais serait-ce le canal le plus efficace pour la personne ? Le risque est d’utiliser ce qui est pratique pour vous mais pas forcément utile pour l’autre.

Il y a aussi des opportunités : nous ne sommes pas intimidés par la présence de l’autre, nous ne partageons pas le même espace, nous ne nous sentons pas “enfermés” dans une salle, en particulier lors d’un feedback de recadrage ou de développement que la personne ne recevrait pas de manière positive, le fait de le faire à distance vous protège.

L’autre point positif est la possibilité d’être créatif sur le canal de communication à utiliser pour donner le feedback : visio, call, mail, message sur réseau social d’entreprise. Soyez créatifs sur l’usage des canaux !

Le feedback de développement à distance : quelques conseils

 

Le premier conseil est de le faire au maximum en visio-conférence, pour voir la réaction de l’autre.

Le deuxième, c’est d’éviter autant que possible les outils asynchrones : le réseau social d’entreprise, le mail, qui ne permettent par l’interaction – sauf si vous avez déjà une très bonne relation avec la personne. Autrement, privilégiez les outils qui vous permettent d’échanger. 

Le troisième, c’est d’utiliser les mails et les réseaux sociaux d’entreprise pour des messages post-feedback, des messages qui reprendraient le feedback, les messages principaux et qui proposeraient des actions constructives. Le tout pour ancrer le fond de votre propos et rappeler les actions à suivre.

Rappelez-vous que le feedback doit s’inscrire dans des rituels de management, par exemple lors de meetings d’alignement hebdomadaires. Le feedback ne doit pas tomber de nulle part. 

Le feedback de recadrage à distance : quelques conseils

 

Ce feedback doit obligatoirement être fait en synchrone, en visio. Il est important que vous vous parliez, que la personne entende vos mots, entende votre ton, que le message soit perçu comme véritablement important. 

Il faut aussi annoncer dès le début, tout de suite, que ce sera une discussion difficile. Vous pouvez commencer par : “On va avoir une conversation difficile et importante, je choisis de le faire maintenant plutôt que d’attendre de te voir car j’estime que cela ne peut pas attendre.” Cela vous libère et cela évite la tension, tout en permettant à l’autre personne de se préparer à écouter ce que vous avez à lui dire avant d’en discuter ensemble.

Il faut aussi être très clair sur les next steps pour que la discussion ne se termine pas par une gène qui serait amplifiée par la distance. Si vous faites un recadrage sans proposer d’autres pistes, vous lâchez l’autre personne dans le vide et cela met une mauvaise ambiance entre vous.

Le feedback de reconnaissance à distance : quelques conseils

 

C’est pour celui-ci que vous avez le plus de possibilités quant à l’utilisation de canaux différents en fonction du message. La visio est toujours bien, mais on peut s’autoriser d’autres canaux. 

Vous pouvez utiliser un message par écrit pour souligner un effort particulier, une réussite. L’écrit permet aussi d’être relu, pour de la motivation par exemple. Vous pouvez le faire au fil de l’eau, sur WhatsApp, sur Teams, sur Slack, par SMS… 

Vous pouvez aussi le faire par téléphone, de façon plus improvisée : “Je viens de voir ce que tu as fait sur tel projet et je tenais à te remercier de vive voix.” Utiliser la voix donne encore plus d’importance au message que vous souhaitez faire passer, même si non-obligatoire pour une feedback de reconnaissance. 

Soyez créatifs ! En particulier sur les moments d’envoi des messages, vous pouvez jouer sur les timings, et la distance favorise cela.

Vous pouvez le faire un matin ou un soir où la personne est un peu sous l’eau, pour l’encourager ; à des moments clés comme à la fin d’un projet, ou encore à la veille d’un départ en vacances…


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Pour (re)voir le replay du webinar, c’est ici !

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