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Un youtubeur fait son entrée au sein de notre liste exclusive d’éditeurs premium !

 

Tous les contenus de formation ne se valent pas. En effet, comme l’expliquait déjà en mai 2020 Arnauld Mitre, co-fondateur de Coorpacademy,  « un des gros problèmes de l’industrie du learning et de la formation, qui est une industrie de contenu, c’est de penser qu’un contenu qui a le même nom qu’un autre vaut la même chose. »

 

Chez Coorpacademy, notre catalogue de cours sur étagère contient plus de 1700 cours qui sont mis à jour régulièrement et ce catalogue s’enrichit mensuellement de nouveaux cours. Afin de proposer des contenus de cours premium, nous travaillons en collaboration avec des experts pour co-éditer nos cours.

Nous avons récemment intégré des nouveaux partenaires à notre catalogue, tels que Mandarine Academy pour la formation aux outils bureautiques, 7-Shapes pour aborder le Lean Management ou encore tout dernièrement le youtubeur Florian Manicardi, champion de France de mémoire et de lecture rapide, fondateur de Memorallune société qui met à disposition des formations sur les techniques de mémorisation, de lecture rapide et de mind-mapping.

L’intégration de nouveaux partenaires nous donne l’occasion de refaire le point sur les différents types de co-éditeurs de cours avec qui nous enrichissons notre catalogue de formation premium.

 

Éditeurs

Bescherelle est une marque des éditions Hatier, qui publient de nombreux ouvrages scolaires, parascolaires et jeunesse. Aujourd’hui la gamme Bescherelle propose, en plus des références, des ouvrages autour de l’histoire, des langues, des subtilités de la langue française, mais aussi des jeux familiaux. Avec 1 million d’ouvrages vendus chaque année, Bescherelle est la référence en langue française.

 


1er éditeur business en France, avec des signatures fortes comme Mercator, Strategor, Communicator et des collections emblématiques comme La Boîte à outils, les 5 Clés ou 2h chrono, Dunod n’a jamais cessé d’innover. Du livre au digital learning, Dunod accompagne avec succès vos collaborateurs dans leurs besoins de formation, sur des thématiques métier mais aussi sur des soft skills, avec une pédagogie éprouvée et un objectif d’engagement fort. Dunod s’appuie aujourd’hui sur l’expertise de ses meilleurs auteurs pour vous proposer des formations digitales exclusives avec CoorpAcademy. Dunod est un éditeur du groupe Hachette Livre.

 

Groupe familial et indépendant depuis sa création en 1925, Eyrolles figure dans le top 20 de l’édition française. À la fois éditeur et libraire, le groupe Eyrolles propose aujourd’hui des formations e-learning en partenariat avec Coorpacademy. Ces formations sont issues des ouvrages les plus emblématiques écrits par les meilleurs auteurs de la maison d’édition.

 

Wolters Kluwer France est connu et réputé en France avec les signatures Lamy et Liaisons Sociales. Spécialisés dans le droit, fiscalité, finance, comptabilité, risques, compliance, santé et leurs applications en entreprise, les experts accompagnent leurs 100 000 clients professionnels dans leurs prises de décisions stratégiques et quotidiennes. Ils proposent des éditions juridiques en version papier et online, des logiciels de gestion pour les cabinets d’avocats, des offres de formations et de conférences, ainsi qu’un service d’annonces et formalités légales.

Presse

 

Challenges est un magazine hebdomadaire économique français, traitant des principaux événements économiques portés par l’actualité en France et à l’étranger. Toute l’actualité économique est dans Challenges : budget, consommation, finances publiques, conjoncture, fiscalité, croissance. Dossiers, analyses des plus grands économistes, stratégies, conseils pratiques d’investissements, de placements, le magazine Challenges rend l’économie claire et passionnante !

 

Marque media-caution, Capital aide à mieux comprendre et vivre l’économie d’aujourd’hui. Capital rapproche le monde de l’économie de la vie quotidienne des Français. Capital décrypte, dévoile, conseille pour permettre à ses lecteurs de faire les bons choix dans une société où tout est économie.

 

 

Forbes est un magazine trimestriel digital et papier dédié aux entrepreneurs et décisionnaires qui veulent suivre l’actualité business, finance, management , technologie.

 

Management est la marque média référente pour celles et ceux qui sont acteurs de leur vie et veulent progresser selon leurs envies. C’est à la fois un magazine, des hors-série, des livres, des communautés et des cours en ligne. Leur mission : aider à redonner du sens au travail pour y prendre plus de plaisir et faire en sorte qu’il ne soit plus un but, mais un moyen.

 

Premier magazine européen de l’actualité scientifique, Science & Vie s’attache à livrer une explication claire lisible dans les domaines de la science et de la technique. Science & Vie enquête, s’enthousiasme pour les vraies découvertes, dénonce les fausses vérités. Science & Vie propose des clefs pour comprendre le présent, explorer le monde, rêver le futur.

 

Magazine trimestriel français créé en 2010 par Jérôme Ruskin, Usbek & Rica explore le futur. Le progrès technique est-il toujours synonyme de progrès humain ? Comment rester un humain dans le monde ultra-technologisé qu’on nous promet ? En jouant de l’étonnement cher aux personnages des Lettres persanes de Montesquieu, dont son titre est directement tiré, Usbek & Rica interroge les bouleversements les plus rapides et les plus vertigineux de notre histoire.

Spécialistes produit

 

7-Shapes propose des parcours de formation au Lean Management et à la Supply Chain basés sur une simulation interactive d’entreprise. Apprendre en s’immergeant, en interagissant, en se trompant puis en réussissant, telle est notre devise ! Plusieurs milliers de personnes se sont déjà formé·e·s avec la 7-Shapes School, alors, à vous de jouer !

 

FABERNOVEL est une agence d’innovation fondée en 2003 et implantée à Paris, San Francisco, New York, Shanghai et Lisbonne. FABERNOVEL INSTITUTE développe la culture numérique et entrepreneuriale des cadres dirigeants et des collaborateurs des grandes entreprises. FABERNOVEL INSTITUTE a pour mission d’enclencher le changement de posture des collaborateurs et d’en faire des acteurs de la transformation de leurs métiers et de leur organisation.

 

GlobalExam est la start-up EdTech leader pour la mobilité et l’employabilité des étudiants, salariés et demandeurs d’emploi. Nous proposons à chacun de valoriser ses compétences en langues en obtenant le meilleur score aux certifications reconnues à l’international. Les formations sont préparées par des professionnels avec des programmes spécialisés, évaluations et mises en situations dans 5 langues (espagnol, anglais, allemand, français et chinois). Aujourd’hui, GlobalExam a permis à plus de 300 000 utilisateurs de passer leur certification linguistique et accompagne plus de 450 écoles du supérieur et organismes de formation en France et dans 20 pays.

 

IBM se positionne depuis plus de 100 ans comme le partenaire privilégié des entreprises en mettant à leur disposition la palette de ressources la plus complète – compétences, systèmes, logiciels, services, financement, technologies – pour les aider à se différencier sur leur marché et leur permettre de devenir des entreprises innovantes grâce à leurs données et aux systèmes cognitifs, dans le cloud, autour de l’expérience client. Depuis plus d’un siècle en France, IBM bâtit les fondations d’un monde basé sur des systèmes intelligents et interconnectés et sur de nouvelles architectures informatiques, contribuant ainsi à la transformation de l’économie française et de la société.

 

L’Institut François Bocquet organise chaque année en Europe plus de mille formations en développement des talents. Plus de 150.000 professionnels ont été formés (et parfois transformés) par l’Institut depuis 1986.

 

Learn Assembly est une entreprise apprenante qui conçoit des expériences d’apprentissage innovantes pour une employabilité saine et durable et propose aussi des formations B2C en ligne sur de nombreux sujets : digital learning, animation d’une classe virtuelle, marketing de la formation…

 

MySezame est un organisme de formation spécialisé sur les sujets du business à impact. Nous sommes des experts du business à impact : nous engageons et formons les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux. Notre ambition est de créer une bascule des individus dans l’entreprise pour les engager à refondre collectivement les modèles d’affaires et de réussite, afin de rendre l’économie soutenable, durable et inclusive. MySezame est l’une des 100 entreprises françaises à être certifiée «B Corp», le label des entreprises engagées pour le bien commun.

 

NUMA est l’équivalent de School of future dans le monde du travail. La société propose des expériences d’apprentissage continu stimulantes aux particuliers et aux entreprises à travers le monde. Créée en 2000, l’entreprise NUMA a établi la première association entrepreneuriale à Paris, le premier espace de coworking, le premier accélérateur de startups et le premier programme d’open innovation. NUMA est désormais un acteur clé de la culture startup et de l’innovation mondiale grâce aux formations. Cette formation présente Jeff Gothelf, auteur de renommée mondiale et coach exécutif, et Claudio Vandi de chez NUMA.

 

The Data Touch contribue à la réussite des entreprises en leur fournissant des résultats tangibles issus de l’exploitation de données Internet. The Data Touch propose également des formations data en entreprise pour accroitre les compétences des collaborateurs. Les produits et services offerts comprennent: la production de prototypes de machine learning visant à prédire des résultats centrés autour des objectifs de l’entreprise, la création d’une culture de la data au sein des entreprises, la mise en place d’initiatives data autour du comportement des consommateurs en ligne et des performances sur Internet en général.

 

L’apprentissage est souvent conçu pour remplir les apprenants de faits et d’informations. C’est très bien si vous voulez augmenter leur compréhension d’un sujet, mais que se passe-t-il si vous avez réellement besoin de changer leur comportement ? En termes simples, la vidéo permet de faire passer des idées complexes sur le comportement humain en un court laps de temps. Et Video Arts fait passer le message d’une manière que vos apprenants n’oublieront pas. Depuis que l’entreprise a été fondée en 1972 par John Cleese, notre contenu d’apprentissage est devenu célèbre pour stimuler, engager et divertir les gens, les incitant à penser, ressentir et faire les choses différemment.

 

Personnalités

 

Olivier Sibony est professeur affilié de stratégie à HEC Paris. Auparavant, il était associé principal de McKinsey & Company, où il a passé 25 ans à conseiller les dirigeants de sociétés mondiales. Il est l’auteur d’articles dans diverses publications, notamment Harvard Business Review, McKinsey Quarterly et California Management Review.

 

 

François Fourcade a travaillé près de 15 années au sein d’un grand équipementier automobile international. Après une thèse de doctorat en stratégie et management de l’innovation réalisée au Centre de Recherche en Gestion de l’école polytechnique à Paris, il quitte l’industrie pour revenir à l’une de ses passions : l’enseignement et la pédagogie. Il occupe depuis le poste de professeur associé au sein du département Contrôle et Pilotage des Organisations du Campus Paris d’ESCP Europe. Il expérimente nombre d’innovations pédagogiques, entre autre sur la plateforme de formation continue de HEC Executive Education. François Fourcade a également participé à l’écriture d’un ouvrage collectif intitulé « Pour en finir avec le management efficace » (Pearson, 2015).

 

André Tordjman est le président fondateur des magasins Little Extra depuis 2005. Little Extra est une enseigne art de vivre à petits prix. Dans un cadre de style loft, les magasins sont dédiés aux objets de tous les jours pour la cuisine, la salle de bain et les enfants. Little Extra compte aujourd’hui 18 magasins en France et un site internet marchand. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, André Tordjman a été professeur de marketing à HEC pendant plus de 15 ans et directeur marketing du groupe Auchan pendant 7 ans. André Tordjman a écrit plusieurs livres et a eu plusieurs articles publiés dans des magazines internationaux. Il a reçu le prix Paul Nicolas de l’Académie des Sciences Commerciales pour son livre Stratégies de concurrence dans le commerce, ainsi que la « Thèse d’Or » pour ses recherches en distribution.

 

Serial entrepreneur en Europe, en Chine et aux États-Unis, Grégoire Sentilhes apporte une vision innovante et globale sur le rôle transformateur de l’entrepreneur dans cette 3e révolution industrielle qui redessine le monde. Depuis 2002, basé à Paris, il est le président et le cofondateur de NextStage AM, l’un des plus grands acteurs du capital-développement, qui s’est vu décerner en 2015 le Gold Award du meilleur Growth Equity Fund en Europe.

 

Divertissement

 

A-t-on encore besoin de présenter le très emblématique et quarantenaire Trivial Pursuit ? Inventé en 1979 et sorti en 1982, le jeu Trivial Pursuit a traversé des générations compétiteurs et a été vendu à plus de 100 millions d’exemplaire à travers le monde (dans plus de 30 pays). A travers une série de cours abordants les 6 thématique emblématiques du jeu, Hasbro, Trivial Pursuit et Coorpacademy proposent une vision partagée de l’apprentissage : donner accès à la culture générale – une soft-skill, précieuse lors d’une réunion ou d’un déjeuner de travail – de manière amusante, engageante et divertissante.

TRIVIAL PURSUIT, the associated logo, the distinctive design of the game board, trivia cards, game tokens, and scoring wedges are trademarks of Hasbro and are used with permission. © 1981, 2020 Hasbro. All Rights Reserved. Licensed by Hasbro.

 

Un manoir, six personnages… un meurtre ! Cluedo, le plus célèbre des jeux de déduction, imaginé par Anthony Pratt et sa femme Elva, est mis en vente pour la première fois en 1949. Des décennies – et de multiples versions et déclinaisons (cinéma, série, jeux vidéo, bande dessinée…) – plus tard, son succès ne se dément pas. À travers l’enquête pédagogique Cluedo : Meurtre sur Skill Island, Cluedo, Hasbro et Coorpacademy s’associent afin de proposer un format d’apprentissage divertissant où votre esprit critique sera mis à l’épreuve.
Cluedo and related characters are trademarks of Hasbro and are used with permission. © 2021 Hasbro. All Rights Reserved. Licensed by Hasbro.

Un nouveau partenaire pour la formation aux outils bureautiques : découvrez Mandarine Academy !

 

Dans le cadre du lancement de l’offre Team – la plateforme de formation conçue pour assurer la croissance des startups et PME – nous sommes ravis d’enrichir notre catalogue de formation en proposant des contenus de Mandarine Academy. Pour découvrir ces nouveaux modules de cours, nous avons posé quelques questions à ce nouveau partenaire d’édition qui met les outils digitaux à la portée de tous !

Pourquoi est né Mandarine Academy ?

Mandarine Academy accompagne la transformation digitale des entreprises depuis plus de 13 ans maintenant. Nous avons créé Mandarine en 2008 car nous nous sommes rendu compte de la complexité d’accompagner les utilisateurs sur les solutions de téléphonie et sur les logiciels. Les seuls acteurs dans ce domaine proposaient du contenu uniquement e-learning. Nous savons que sans accompagnement, les contenus e-learning sont très peu consultés. Nous avons donc créé notre propre modèle de formation humain et industrialisé.

Nous comptons aujourd’hui plus d’1 000 000 utilisateurs, plus de 5 000 contenus de formation et plus de 3 000 clients que nous avons accompagnés vers les nouvelles technologies. Nous avons mis en place un ensemble de solutions de formation pour répondre à tous les besoins. De l’indépendant à la recherche d’une formation au responsable RH en charge de centaines voire de milliers de collaborateurs, chacun peut trouver la solution qui lui convient.

 

Quels sont les points forts des formations Mandarine Academy ?

Depuis la création de Mandarine, nous avons toujours mis un point d’honneur à rendre la formation participative et engageante. Comme je le disais juste avant, mettre du e-learning à disposition des utilisateurs n’a pas d’intérêt si il n’y a pas d’accompagnement humain. C’est pourquoi aujourd’hui grâce à une approche exclusive qui associe une plateforme de formation digitale à un accompagnement personnalisé et rythmé par des rendez-vous de formation individuels, nous proposons une nouvelle façon de former plus efficacement en termes d’acquis, de capacité, de temps et de budget.

 

Nous avons également la chance d’être partenaire de Microsoft et d’être expert sur les outils collaboratifs Microsoft 365 depuis plus de 10 maintenant.

 

Depuis combien de temps êtes-vous en partenariat avec Microsoft ?

Nous sommes partenaires de Microsoft depuis avril 2010. Partenaire Gold, nous avons une relation forte avec les équipes marketing de Microsoft pour pouvoir anticiper les évolutions des outils Microsoft 365 et les nouveaux besoins des utilisateurs à venir afin de créer les contenus de formation les plus pertinents et à jour. 

 

Sur quelle méthodologie repose les formations Mandarine Academy ?

Pour nous, il n’y a pas de formation réussie sans un accompagnement humain. C’est pourquoi, nous avons une équipe de CSM (Customer Success Manager) qui apportent chaque jour un accompagnement sur-mesure à nos clients selon leurs besoins. Ils les aident à définir quelles sont les ressources de formation les plus pertinentes à visionner et dans quel ordre, en fonction des besoins de chaque utilisateur et de chaque métier. 

Côté formats, chaque utilisateur est différent, nous proposons donc différents formats de formation dont notamment la vidéo (tutoriels, cas d’usage,…). La vidéo, c’est le format pilier de la formation, nous avons une équipe interne dédiée à la réalisation. Nous réalisons des vidéos pour notre propre catalogue mais également des vidéos sur-mesure pour nos clients en France et à l’international.

Un autre format phare de Mandarine, c’est la visioconférence. C’est même l’ADN de Mandarine. Depuis plus de 13 ans, nous délivrons des formations à distance de 45min à 1h30, facilement déployables en 48h grâce à notre propre outil de logistique de formation. Les avantages de ce format sont nombreux : côté utilisateurs, ils échangent en live avec un formateur, posent leurs questions et sont impliqués dans la formation grâce à nos méthodes de pédagogie participatives, ce qui facilite l’engagement des apprenants. Pour l’entreprise, elle se débarrasse des coûts logistiques liés aux déplacements des utilisateurs, la location de salles, etc. Un ordinateur connecté à internet suffit pour se former !

Nous faisons régulièrement évoluer nos méthodes pédagogiques pour s’adapter aux utilisateurs. Nous avons par exemple un partenariat avec Klaxoon. Nous intégrons leur outil collaboratif pour faire participer et impliquer les apprenants tout au long des sessions de formations.

 

 

Pourquoi est-il crucial de former aux outils de bureautique ? 

Depuis plus d’une quinzaine d’années maintenant, nous faisons face à une augmentation de la présence du numérique dans notre quotidien. Il est devenu courant d’utiliser Internet pour prendre ses rendez-vous médicaux ou réaliser des démarches administratives. Cette digitalisation a entraîné une fracture au sein de la population car beaucoup rencontrent des difficultés avec le numérique. On parle d’illectronisme, cela touche 13 millions de personnes en France.

Ce phénomène est donc également présent dans les entreprises : comment je partage mon document, comment je peux facilement contacter mon collègue avec les outils qui sont à ma disposition. Il est donc nécessaire de sensibiliser et former sur les outils. D’autant plus que les outils se multiplient, il est primordial de comprendre quel outil correspond à quel usage dans mon travail au quotidien pour être productif sans perdre de temps à trouver l’outil à utiliser ou chercher comment il fonctionne.

 

Quelles sont vos formations les plus consultées ? Et par où commencer ?

Sur le MOOC Office 365, ce sont les contenus de formation sur les outils Microsoft Teams, OneDrive/SharePoint et Power BI qui sont toujours les plus consultés.

Voici quelques cours les plus vus par exemple : 

    1. Power BI – Initiation aux outils d’aide à la décision
    2. Teams – Gérer les réunions dans Teams
    3. Les outils collaboratifs et de stockage OneDrive et SharePoint

Je recommanderai donc de commencer par deux de ces contenus les plus vus pour commencer à comprendre les possibilités offertes par Microsoft Teams pour communiquer et par OneDrive et SharePoint pour comprendre la différence entre les deux, comment stocker des documents et comment les partager.

    1. Qu’est-ce que One Drive ?
    2. One Drive, sharepoint ou teams pour votre partage ? 
    3. Introduction à Teams

 

A quelle fréquence publiez-vous de nouveaux contenus de formation ? 

Chaque mois, nous sortons de nouveaux contenus sur la plateforme MOOC Office 365 (cours, parcours, tutoriels, cas d’usage). Au total, ce sont plus de 600 contenus par an qui sortent par an (création et mise à jour). Nous suivons les évolutions des fonctionnalités des outils composant la suite Microsoft 365, nous mettons ainsi à jour nos contenus suivant ces évolutions. 

Notre proximité avec nos clients nous permet également d’échanger sur leurs futurs besoins pour construire des contenus sur-mesure. Par exemple, en janvier 2020, lors d’un workshop avec un client, il nous avait partagé leur objectif de fin d’année qui était la mise en place du télétravail. Nous avions donc commencé à travailler sur des contenus dédiés. En mars 2020, tout s’est accéléré avec le confinement, ces contenus sont devenus indispensables pour ce client et pour beaucoup d’autres. Sans cette proximité avec nos clients, nous n’aurions pas été aussi prêt pour faire face à cette situation. 

 

Pour découvrir les nouveaux modules de cours Mandarine Academy, et renforcer vos connaissances des outils bureautiques, découvrez l’offre Team ! En quelques minutes, créez votre plateforme de formation massive et profitez de 15 jours d’essai gratuits en cliquant ici.

Comment sensibiliser vos collaborateurs aux enjeux juridiques ?


Coorpacademy et lawpilots ont co-signé deux cours en combinant leurs atouts  au service de la sensibilisation juridique des salariés : le premier cours porte sur l’égalité de traitement des salariés, et le deuxième sur les risques liés au télétravail.

Former en ligne et massivement les salariés à des enjeux juridiques est un challenge de plus en plus présent et qui n’est pas sans poser question ! Nous en avons posé quelques-unes à Antoine Levollant, responsable de lawpilots en France, à l’occasion de la publication de leurs deux premiers cours sur les plateformes Coorpacademy.

 

Q. Avant tout, qui est lawpilots ? Qu’est-ce qui fait de vous un acteur incontournable de la formation en ligne sur les sujets juridiques ?

lawpilots, premier partenaire allemand de Coorpacademy, a été créé à Berlin en 2017 par une avocate travaillant dans un cabinet spécialisé dans le droit des nouvelles technologies et par une consultante experte en protection des données. Au cours de leurs nombreuses interactions avec leurs clients,  elles ont constaté le besoin grandissant de sensibilisation de leurs collaborateurs aux enjeux juridiques de la conformité, que ce soit autour de la protection des données, de la lutte contre la corruption, de la sécurité de l’information ou encore de la sécurité au travail. Créés par des formateurs, des juristes et des consultants, les modules de lawpilots sont conçus pour être attrayants, interactifs et amusants tout en formant efficacement, en étant à la pointe des dernières législations européennes et nationales.

 

Q. lawpilots a été créée peu avant la mise en application du RGPD européen en 2018. En a-t-on fini avec le RGDP ?

Disons que le RGPD est le premier “tracé législatif” d’un long chemin visant à reprendre le contrôle des données personnelles qui sont collectées en ligne.

Car c’est à la base l’objectif premier de la réglementation, mettre un terme au traitement et à l’exploitation abusive des données des utilisateurs par les entreprises et en particulier par les géants du web comme Facebook ou Google.

Donc, même si c’est un tout petit début et que pour nous utilisateurs, cela s’est surtout soldé par une avalanche d’e-mails et de notifications sur l’utilisation des cookies, l’idée principale du RGPD est ô combien importante. Et l’on peut voir que sous l’impulsion de l’Europe, d’autres États et régions ont suivi l’exemple. Notamment la Californie ou le Brésil qui ont introduit leur propre législation visant à protéger les données de leurs ressortissants.

 

Q. Quels autres forts enjeux légaux pour les entreprises avez-vous identifiés ? Quelles sont les tendances de formation avec le contexte de la crise Covid et la poursuite des évolutions numériques ?

Définitivement la Cybersécurité. La démocratisation du télétravail qui s’est opéré en réponse au COVID-19, a simplement fait exploser le nombre de cyberattaques subies par les entreprises. En effet, les pirates informatiques, du fait de la mise en réseau des réseaux informatiques ont vu les points d’entrées et les failles se multiplier !

L’important n’est pas de montrer du doigt les collaborateurs comme maillon faible du système de protection informatique car l’erreur est et restera humaine mais d’accompagner de les accompagner dans ces changements et ces transformations.

Et c’est là que les campagnes de sensibilisation prennent tout leur intérêt.

Un autre thème qui est de plus en plus demandé par les entreprises est le code de conduite. Nous vivons et travaillons dans un univers de plus en plus diversifié que ce soit au niveau du genre, des origines ou des cultures et le lieu de travail se doit d’être un environnement sain où les personnes puissent se sentir intégré, respecté et en sécurité. Ceci passe donc par un certain nombre de règles de bonne conduite et de comportement à suivre. Même si cela semble souvent inné à chacun, il est primordial que ces règles soient exposées et répétées à tous.

 

Q. Sur ces sujets avec des volets juridiques, comment arriver à former les salariés de grandes entreprises dont les cultures, nationalités et lois divergent ? Comment s’assurer que le contenu du cours soit valide pour tous ?

Justement pour que les grandes entreprises puissent former l’ensemble de leurs entité, chez lawpilots, nous avons mis à disposition nos modules en plus de 15 langues avec des contenus adaptés par pays en localisant les exemples, les spécificités légales ou bien d’autres détails comme les lieux cités ou les visuels !

Notre objectif reste malgré tout d’être accessible par le plus grand nombre, notre credo est la vulgarisation. On essaie d’avoir un langage accessible, et de décortiquer le côté “technique” des législations,  afin de les rendre compréhensibles par tous. L’objectif principal est que ceux qui suivent nos cours, y compris ceux faits avec Coorpacademy, comprennent la logique des lois, s’en souviennent et les appliquent dans leur quotidien.

Si les apprenants ont tout oublié deux semaines après avoir obtenu leurs certificats, nous n’aurons pas rempli notre mission !

 

Q. Plus concrètement, comment réussissez-vous à engager les collaborateurs sur ces sujets liés à des problématiques juridiques ?

Le défi est donc de rendre les formations accessibles et compréhensibles à tout le monde, d’autant que le caractère obligatoire des formations sur les thèmes juridiques a souvent un effet négatif sur la motivation des participants. L’idée est de stimuler leur attention, en utilisant des mises en situation concrètes et des exemples pratiques, que l’on peut rencontrer tous les jours. Puis avant tout de prendre le point de vue de l’apprenant et de lui apporter de nouvelles connaissances, car c’est ce que nous recherchons in fine, que l’apprenant puisse se dire en fin de formation “Ah mais la protection des données ce n’est pas si ennuyant que ça !” Enfin, il y a des techniques d’apprentissages qui permettent de captiver plus facilement l’attention de l’apprenant comme le récit (ou storytelling). Par exemple, dans notre formation sur la cybersécurité, les collaborateurs prennent le rôle d’un hacker qui souhaite dérober des informations confidentielles à une entreprise.

Dans le cadre d’apprentissage de Coorpacademy, on a travaillé dans cette optique mais on a reconstruit des cours complets. Même si nous sommes familiers de la pédagogie inversée que Coorpacademy utilise (commencer par les questions), le fait d’alterner questions et vidéos est tout à fait nouveau pour nous. La collaboration s’est très bien passée !

 “Très utile de sécuriser ces concepts que nous connaissons mais qui parfois ne sont pas si clairs !” Un apprenant de la plateforme de Faurecia

Nous sommes contents des premiers retours et les commentaires des apprenants prouvent que notre approche est comprise.

Découvrez les cours de lawpilots :

Égalité de traitement au travail

Télétravail : santé, motivation et sécurité

 

Je vous le dis droit dans les yeux ! De l’art de l’argumentation

Les yeux dans les yeux, en toute honnêteté, et franchement, argumenter…c’est tout un art ! Pas encore convaincu(e) ? C’est normal, parce qu’avant de se lancer, il vaut mieux comprendre comment un raisonnement se construit pour faire passer ses idées, ou réfuter celles qui nous sont exposées. Certains s’en mordent encore les doigts… En s’appuyant sur la logique, le dernier cours de Luc de Brabandere et Anne Mikolajczak est conçu pour aider à travailler ses propres arguments, mais aussi à identifier les failles des arguments de son interlocuteur pour mieux les contrer.

Luc de Brabandere et Anne Mikolajczak travaillent ensemble depuis plus de 35 ans. De formation très différente, l’un ingénieur, philosophe d’entreprise et aujourd’hui « Fellow » au Boston Consulting Group, l’autre philologue, ils animent ensemble des séminaires sur la créativité dans les entreprises et d’initiation à la philosophie. Des expériences qui leur ont inspiré trois cours chez Coorpacademy : le premier sur les biais cognitifs, le second sur les méthodes de créativité, et le dernier qui vient de paraître sur l’art de l’argumentation. Anne Mikolajczak a répondu à nos questions à cette occasion pour nous éclairer sur l’importance de l’argumentation.

Q. L’argumentation, qu’est-ce que c’est ? Est-ce savoir raisonner, convaincre, ou manipuler ?

Le philosophe belge, Chaïm Perelman, référence mondiale en la matière, définit l’argumentation comme étant « une technique discursive permettant de provoquer ou d’accroître l’adhésion d’un auditoire aux thèses qu’on présente à son assentiment ».

En d’autres mots, argumenter c’est à la fois raisonner et convaincre.

Le point de départ d’une argumentation est un désaccord entre deux positions différentes. C’est une tentative de chacune des deux parties d’imposer son point de vue. Deux cas se présentent. Dans le premier, l’argument se veut solide : les concepts utilisés sont clairs et utiles, les prémisses sont vraies, la structure logique est correcte. Dans l’autre, le but de l’argument est de faire tomber l’interlocuteur dans un piège et il est délibérément truqué, manipulé, saboté. L’orateur mal intentionné peut jouer sur les mots, énoncer des prémisses(1) fausses, utiliser des structures de raisonnement qui donnent l’apparence d’un raisonnement valide. Ou encore utiliser des arguments qui n’ont plus rien à voir avec le raisonnement comme les attaques ad hominem(2) par exemple.

Q. Pourquoi proposer ce cours sur une plateforme de formation en ligne professionnelle ? Ou plutôt, en quoi l’argumentation est-elle une compétence à développer en entreprise ?  

En entreprise comme ailleurs, quelle que soit la qualité des concepts(3) que nous forgeons et des jugements que nous formulons, un jour ou l’autre, nos idées se trouvent confrontées à des personnes qui ont des idées différentes. Il nous faut alors bien parler, mais aussi savoir écouter, expliquer mais aussi comprendre le point de vue de l’autre. Et parfois nous avons à faire à de la mauvaise foi.

À quoi peut encore servir la logique quand on est face à un interlocuteur qui est prêt à tout pour avoir le dernier mot ?

Avec Internet, les sophistes(4) disposent aujourd’hui d’une arme de persuasion massive, et il nous faut plus encore développer notre capacité à argumenter et à décoder les arguments des autres.

Q. Peut-on être « victime » de l’argumentation ? Y’a-t-il des moyens de se défendre face aux stratagèmes d’argumentation ?

On peut bien sûr être victime de l’argumentation quand celle-ci a été volontairement trafiquée pour vous distraire ou vous induire en erreur.

Comment alors se positionner, comment se défendre, comment réagir face à des arguments fallacieux(5) ? Mis à part peut-être les avocats ou les politiciens, nous ne sommes pas des professionnels du débat ou du discours. La méfiance systématique ou la pratique de l’ironie ne sont pas chez nous une seconde nature. La réponse tient en mot : il nous faut recourir intensément à la « pensée critique ».  Son but n’est pas d’acquérir des certitudes, mais plutôt de débusquer les stratagèmes et se protéger des idées toxiques.

Un exemple : un argument fallacieux fréquent, appelé faux dilemme, consiste souvent à présenter sous forme d’alternative la solution à un problème qui en réalité permet de nombreuses réponses.

« Si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. »

Non, nous pouvons très bien être ni avec vous ni contre vous, être en désaccord sur certains points, d’accord sur d’autres.

Et pourquoi ne pas s’inspirer de L’art d’avoir toujours raison d’Arthur Schopenhauer ? Il y décrit 38 stratagèmes pour se défendre face à un interlocuteur, ou même pour l’attaquer.

Q. Avez-vous une histoire récente à nous raconter sur l’impact de l’art de l’argumentation dans un contexte d’entreprise ?

Le succès des entreprises dépend de la capacité qu’elles ont à convaincre leurs clients. Elles sont aidées en cela par les agences de publicité. Mais parfois elles sont face à d’autres types d’interlocuteurs. Il y a peu, Alstom et Siemens se sont vus refuser par la Commission Européenne le droit de fusionner. Leur argumentation n’était donc pas assez convaincante…

 

Quelques définitions du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales pour mieux comprendre !
(1) Prémisse
Proposition, affirmation entrant dans une démonstration dont on tire une conclusion; et en logique : chacune des deux propositions, majeure et mineure, d'un syllogisme, d'un raisonnement. Le syllogisme est un raisonnement composé de deux prémisses et d'une conclusion
(2) Attaque ad hominem
Cet argument consiste à retourner contre l'adversaire, en vue de le confondre, ses propres actes et ses propres paroles (ad hominem est une locution latine signifiant « à l'homme »)
(3) Concept
Représentation mentale abstraite et générale, objective, stable, munie d'un support verbal
(4) Sophiste
Personne utilisant des sophismes, des arguments ou des raisonnements spécieux pour tromper ou faire illusion.
(5) Argument fallacieux
Un argument fallacieux, autrement appelé « sophisme » dans la tradition aristotélicienne, est un argument truqué volontairement pour induire l'autre en erreur. Il donne l'apparence d'un raisonnement correct, il a un côté éblouissant, mais l'argumentation y est falsifiée, viciée ou piégée. Cette dernière définition est issue de la Petite Philosophie des arguments fallacieux de Luc de Brabandere (Eyrolles 2021).

Pour aller plus loin, consultez le cours du catalogue Coorpacademy l’Art de l’argumentation.

« La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse », disait Albert Einstein : un webinar Learn Everywhere, avec Luc de Brabandere

 

« La meilleure manière d’avoir de bonnes idées, c’est d’en avoir beaucoup. »

Walt Disney l’avait bien compris. Il envoyait un dollar à quiconque lui envoyait une idée, quelle qu’elle soit !

Mais alors comment être créatif, sans débourser un dollar (ou presque), et favoriser l’innovation ? Luc de Brabandère, professeur à Centrale Paris et Fellow du BCG, spécialiste de la créativité vous dit, dans ce webinar, (presque) tout sur :

  • Ce qu’est réellement la créativité,
  • Comment rester créatif sous contrainte,
  • Et les méthodes pour être créatif !

 

Luc de Brabandere

Luc de Brabandere, Senior Advisor et Fellow du Boston Consulting Group, pratique la philosophie en entreprise. Il enseigne à l’école Centrale Paris et à la Louvain School of Management. Spécialiste de la créativité, il est l’auteur, d’une douzaine de livres qui sont devenus une référence en la matière. Il a également co-fondé CartoonBase pour promouvoir l’utilisation du dessin humoristique et encourager la créativité dans le graphisme et les illustrations en tout genre.

Luc de Brabandere, associé à Anne Mikolajczak, ont publié deux cours sur toutes les plateformes Coorpacademy : Organiser des sessions de créativité et Les biais Cognitifs : les pièges de la pensée.

Découvrez le replay du webinar !

Armelle Lavergne : Bonjour à tous, et bienvenue dans cette 8ème édition de Learn Everywhere ! Une huitième session sous le signe de la créativité ! Je me présente rapidement, je m’appelle Armelle Lavergne, je gère les partenariats et l’équipe pédagogique de Coorpacademy, et je suis co-présentatrice de ce webinar car nous allons avoir une discussion avec un de nos partenaires phares et assez ancien, puisqu’il nous a fait confiance depuis quelques années : Luc de Brabandere. Luc, je te laisse te présenter.

Luc de Brabandere : Bonjour, je suis donc partenaire de co-édition de contenu de Coorpacademy. Par ailleurs, je suis aussi fondateur de Cartoonbase et effectivement Fellow au Boston Consulting Group. Cartoonbase, c’est une agence où les consultants et les artistes travaillent ensemble. J’ai toujours été convaincu que les artistes pouvaient apporter beaucoup aux entreprises, mais qu’ils avaient un peu de mal à parler. J’ai donc voulu construire le module manquant, et Cartoonbase fonctionne très bien.

Armelle Lavergne : Merci pour cette introduction, nous pouvons rentrer dans le vif du sujet. Aujourd’hui, nous allons parler de créativité. Nous diviserons cet exposé en trois parties distinctes. Tout simplement, nous allons commencer par la base, qu’est-ce que la créativité ? Ce sera important pour définir le sujet. Ensuite, dans un deuxième temps, nous allons voir comment la contrainte est une alliée de la créativité, notamment en temps de crise : aujourd’hui, nous manquons de budget, la période est incertaine, et nous allons voir comment cette contrainte est un véritable levier pour la créativité. Enfin, nous essaierons de vous donner des conseils pour pouvoir organiser une session de créativité, ce qui permettra aussi de rebondir sur le cours que nous avons sorti dernièrement avec Luc. Nous répondrons ensuite aux questions posées durant ce webinar.

Pour que ce soit interactif dès le début, voici une première question.

La pensée créative repose avant tout sur notre capacité à :

  1. Être inventif ?
  2. Changer de regard ?
  3. Suivre son intuition ?

Une majorité de gens nous dit « Changer de regard ». Luc, 74 % des répondants disent qu’il faut changer de regard pour faire preuve de pensée créative et pour commencer à être créatif. Qu’en penses-tu ?

Luc de Brabandere : Que nous pouvons en rester là, car c’est une très bonne réponse ! Pour moi, c’est la meilleure réponse. Je ne dirais pas la « bonne » car rien n’est ni tout blanc ni tout noir, pour moi c’est effectivement la meilleure réponse. D’ailleurs je vais illustrer immédiatement. Je crois qu’il y a une connexion entre l’imagination et les images ; ce n’est pas un hasard si le mot « image » se trouve dans le mot « imagination ». Alors , pour préciser ce dont on parle, la définition de la créativité, nous allons regarder, ensemble, quelques images. J’ai préparé 5 images, 3 petites histoires, que je vais commenter, et qui sont issues de l’histoire des moyens de transport à travers les âges.

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse, image et imagination

Vous avez devant vous un bateau, qui a vraiment existé il y a environ 200 ans et qui appartenait à la marine française, qui s’appelait le Sphinx. Ce bateau a quelque chose de très particulier : il est hybride. On voit bien qu’il y a à la fois des voiles et un semblant de machine à vapeur. C’est intéressant de se poser la question du regard que les gens ont et posent sur ce bateau. Imaginez, sur la plage, deux personnes différentes qui regardent le même bateau. Imaginez quelqu’un d’assez conservateur, qui n’aime pas trop le changement, pas trop la nouveauté. Comment va-t-il décrire ce qu’il a vu ? Il va dire : « J’ai vu un bateau à voile sur lequel on a rajouté une machine à vapeur ; finalement, c’est peut-être bien quand il n’y a pas de vent. »

Par contre, quelqu’un qui change de regard, lui, c’est le créatif. Il va dire : « J’ai vu un bateau à vapeur. Bon, on a gardé les voiles, on ne sait jamais si la machine est cassée, il vaut peut-être mieux les garder. » Néanmoins, on voit bien la grande différence ! Celui qui ne change pas son regard voit la vapeur comme un supplément à quelque chose d’existant, celui qui change son regard voit un autre monde, le monde de la marine à vapeur. 

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse : l'image des sept mâts

Cette image, c’est véritablement la conséquence du non-changement de regard. Ce bateau est le plus grand voilier jamais construit, le bateau a été construit 50 ou 60 ans après, et nous voyons bien que quand nous ne changeons pas de regard, nous sommes dans le « plus la même chose », c’est plus grand, c’est plus fort, c’est plus beau, mais c’est plus de la même chose. Le véritable message de la créativité c’est autre chose. Nous allons prendre un deuxième exemple.

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse - image et imagination avec le vélocipède

L’exemple du vélocipède donc. C’est extraordinaire. Je suis un passionné de vélo, et il faut bien comprendre que personne n’a jamais inventé le vélo. Personne ne s’est dit un jour : « Tiens, j’ai une idée, je vais faire un vélo. » Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Le premier moment, c’est celui du vélocipède. Le mot le dit bien, velos, rapide, pède, pieds. Le premier engin imaginé, bien avant le vélo tel que nous le connaissons, c’est un engin qui permet aux pieds d’aller plus vite. La suite ? Dans une descente, un vélocipédiste s’est rendu compte qu’il n’avait plus besoin de ses pieds, que l’engin avançait tout seul. Il s’est alors dit : « Tant qu’à faire, j’aimerais bien remonter en face, après la descente ; donc je vais mettre des pédales, etc. » On voit bien que les idées, l’innovation, n’est jamais que la moitié du sujet. La créativité, c’est la capacité à remettre en question au moins une des hypothèses qui sous-tendent notre manière de voir le monde et de passer à l’acte. Prenons un troisième exemple.

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse - l'exemple du wagon, image et imagination

Toujours dans les transports donc, regardez bien le wagon, pas la locomotive mais bien le wagon. Regardez comment le wagon est construit. Il est construit comme une somme de trois diligences. La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse - l'exemple de la diligence

Regardez bien le module central, le U avec le deux portes. On voit très bien que le wagon est construit comme une somme de diligences. On voit bien toute la différence entre les deux manières de faire. Ou bien on est dans le plus de la même chose, et le wagon effectivement c’est beaucoup mieux que la diligence, ou bien on est dans autre chose, et cela me permet maintenant de définir – le philosophe aime définir – que l’innovation c’est la capacité d’une entreprise à faire changer les choses, la créativité c’est la capacité d’un individu à changer sa manière de voir, de regarder les choses. Ce n’est pas du tout la même chose !

Un des grands créatifs de l’Histoire, Copernic, il ne faut pas l’oublier, c’était un Big Bang à la Renaissance (l’héliocentrisme), mais un Big Bang extraordinaire qui n’a eu aucun impact sur le système solaire. Le système solaire est aujourd’hui exactement comme avant Copernic. Copernic représente la créativité pure. Pour les entreprises, le problème, c’est qu’il faut être plus fort que Copernic, il faut non seulement changer de regard, mais il faut aussi passer à l’action et à l’innovation.

Armelle Lavergne : Changer de regard, et aussi penser dans un autre cadre, nous l’aborderons à la fin de cet exposé. Nous passons maintenant à la deuxième partie, qui commence, comme chaque fois, par une nouvelle question.

Quel est le dénominateur commun de ces créations artistiques ? 

  1. La disparition de Georges Perec
  2. Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet
  3. Le boléro de Ravel

Une question ouverte donc. Ces trois oeuvres artistiques ont un point en commun.

Luc de Brabandere : J’aime beaucoup la réponse « Se priver d’un élément ». Effectivement, ces trois créations sont nées dans la contrainte. Une contrainte énorme. Le roman de Perec est écrit sans la lettre « e », l’oeuvre de Jean-Pierre Jeunet a été réalisée avec un budget minuscule, et Le boléro de Ravel est pratiquement complètement en Do majeur. Il a écrit quasiment toute la partition en Do majeur, sauf la fin qui est en Mi. Ces trois oeuvres sont trois enfants de la contrainte. L’idée à faire passer maintenant, c’est justement cette amitié, cette complicité, cette alliance entre la contrainte et la créativité. Ces trois exemples viennent certes de l’art, mais vous avez la même chose dans la science. Je m’intéresse beaucoup à l’histoire de la science, et l’histoire de la science, c’est la créativité à cause de la contrainte. Je vais illustrer cela avec une histoire extraordinaire.

La contrainte alliée de l'imagination - Aristote

L’histoire, c’est celle de Galilée. Mais on va d’abord rester une seconde sur cette première image. À l’époque de Galilée, il n’y avait ni chronomètre, ni vidéo, ni laser, rien du tout. Et Galilée était convaincu qu’Aristote se trompait. Aristote disait qu’un corps, en chutant, avait une vitesse constante. Effectivement, cela va tellement vite qu’on ne se rend pas compte d’un quelconque changement de vitesse. Galilée est convaincu qu’un corps ne chute pas à vitesse constante. Et il a une idée extraordinaire de créativité. Il admet qu’il n’est pas capable de résoudre le problème avec ses yeux, parce que le corps chute trop vite. Donc il se dit alors : « Je vais le résoudre avec mes oreilles. » Il va donc construire un plan incliné que nous allons voir dans l’image ci-dessous.

La contrainte alliée de l'imagination, l'histoire de Galilée

Un plan incliné que nous pouvons d’ailleurs toujours voir à Florence, au Musée Galilée au bord de l’Arno. Il a commencé à jouer avec des cloches. Il les a positionnées le long du plan incliné et il a laissé tomber une boule, similaire à une boule de pétanque. Il s’est alors rendu compte qu’en mettant les cloches, comme sur le dessin, à distance 1 – 2 – 4 – 8, donc en progression géométrique, que la boule, en chutant, avait un rythme constant. Il a donc compris que l’accélération était bel et bien présente, et il a aussi pu la calculer, à une époque où il n’y avait pas de montres. Une idée comme celle-ci naît dans la contrainte.

Dans les entreprises, c’est la même chose. Ce qu’on vient de vivre avec le confinement a été une énorme source de créativité. On a tous été obligés d’inventer des choses, justement à cause de la contrainte. Pour ma part, j’enseigne, et donc j’interroge des étudiants en philosophie, et chaque année j’avais des questions assez originales. Un livre ouvert mais écrans Internet fermés. Cette année, ce n’était pas possible ! Mais mes étudiants auront Internet. Comment, alors, interroge-t-on des étudiants qui ont Internet, en philosophie ? J’ai été obligé d’inventer des questions tout à fait nouvelles. Je leur ai demandé, par exemple : « Imaginez que vous êtes un grand patron et que vous devez engager dans votre entreprise Aristote, Platon, Kant et Descartes. Où les placez-vous ?  » Ce genre de questions a extrêmement bien marché ! Ils ont directement dit : « Aristote à la R&D, Descartes au contrôle de gestion, Kant sans doute aux Ressources Humaines… »

La contrainte est bien une amie de la créativité. 

Armelle Lavergne : Est-ce que tu aurais des conseils à donner si on veut stimuler, par exemple, cette créativité en entreprise. Je sais que tu as animé de nombreux séminaires et aidé dans les entreprises à faire en sorte qu’il y ait de la créativité cadrée, aurais-tu des conseils ?

Luc de Brabandere : Justement, on peut se baser sur cette complicité entre la contrainte et la créativité, si on peut l’organiser. Une chose que je recommande à tout le monde, c’est d’attaquer par les mots. Si par exemple, vous acceptez de parler de votre métier sans utiliser les cinq mots que vous utilisez d’habitude pour décrire votre métier, vous allez nécessairement voir d’autres regards apparaître. Si on demande à la SNCF de décrire son métier sans utiliser le mot « train » et le mot « gare », ils seront obligés de parler autrement de leur métier. C’est un conseil parmi d’autres, mais il y a beaucoup de manières de stimuler la créativité en entreprise.

La contrainte nous pousse plus loin, c’est certain. L’alexandrin, par exemple, est une contrainte terrible, et a poussé les grands auteurs au-delà de leurs limites. D’ailleurs, Victor Hugo dit dans l’un de ses textes, Les Contemplations : « Et je n’ignorais pas que la main courroucée. Qui délivre le mot, délivre la pensée. » Il exprimait, par un alexandrin, la puissance de l’alexandrin. Bon, quand on lit cela, on dépose son stylo et on fait autre chose qu’écrire !

Armelle Lavergne : Parfaite citation pour passer à la troisième partie, sur l’organisation d’une session de créativité. Qui commence, encore une fois, par une question.

Réussir une session de créativité, c’est comme…

  1. Faire monter une mayonnaise : il faut les bons ingrédients, une bonne recette, une méthode claire et un bon coup de main.
  2. Finaliser un puzzle : il faut connaître ou imaginer en avance le résultat, avoir une vision d’ensemble et un peu de feeling et de chance.
  3. Mettre un satellite en orbite : il faut que l’idée retenue poursuive son parcours quand la session est terminée.

Luc de Brabandere : Il y a une meilleure réponse, qui est la mienne, mais il n’y a pas de science de la créativité. Pour moi, c’est la métaphore du satellite en orbite. Pourquoi ? Pour beaucoup de raisons. Pour moi, une idée nouvelle, produite par une session de créativité, c’est le petit bijou qui est mis sur orbite par une fusée qui s’appelle « méthode de créativité », « session de créativité », « brainstorming ». La méthode en elle-même consomme beaucoup de temps, d’énergie, mais ce qui est important, c’est ce petit bijou qui va être mis en orbite, qui va continuer à vivre alors que la session s’arrête.

Imaginez quelqu’un, devant un piano, avec ses mains attachées. Vous vous dites : « Il ne sait pas jouer au piano, celui-là, ce n’est pas possible. » Alors, on va défaire ses liens. Et vous êtes déçus parce qu’il ne sait toujours pas jouer au piano. En fait, il n’a jamais appris. On voit bien qu’il y a deux éléments à la créativité. Le premier, c’est d’enlever les liens. C’est ce qu’on a fait dans les deux premières parties. Libérer, avoir de l’air. Mais quand on est libre, c’est à ce moment-là que l’on applique les méthodes. En l’occurence, dans l’exemple du piano, le solfège. Les méthodes de créativité existent, et elles sont extrêmement utiles. D’une certaine manière, jouer avec les mots comme je le disais, c’est une méthode de créativité.

Je crois que la créativité a ses règles, que l’on peut jouer mieux que d’autres si on comprend bien les règles. Prenons un nouvel exemple.

Organiser une session de créativité - le premier ordinateur, Apple 1

Ceci est assez extraordinaire. Ceci est l’Apple 1. Pour ma génération, on dit tous que le premier ordinateur individuel, ou personnel, c’est l’Apple 2. Pas du tout ! Le premier, c’est l’Apple 1. Celui-là, je l’ai vu au Musée Apple à Prague. Vous y voyez même le mode d’emploi signé à la main par Steve Wozniak ! Regardez ce que vous avez devant vous. Imaginez que c’est avec cela qu’ils ont fait une entreprise qui vaut aujourd’hui plus que tout le CAC 40 ! Maintenant mettez-vous à la place de quelqu’un, à l’époque, à qui on demanderait : « Est-ce que c’est une bonne idée ? » Il y avait 1 000 raisons de dire non ! Cette chose va se défaire, c’est encombrant, on va se brûler, on va recevoir du courant dans les doigts, etc.

Pourquoi je montre cela ? Pour faire passer un message extrêmement important.

Organiser une session de créativité, le labyrintheC’est un petit cartoon, car j’ai aussi ma passion pour les bandes dessinées. Je suis Belge, du pays du dessin, le dessinateur des Schtroumpfs habitait en bas de ma rue, c’est un monde que je connais plutôt bien. Ce dessin, pour moi, est très important. Il rappelle quelque chose d’essentiel. C’est que le cerveau est un moteur à deux temps, deux temps qui ont des fonctions totalement différentes.

Le premier temps, c’est l’imagination, c’est l’ouverture, c’est la divergence. Le deuxième temps, c’est la convergence, c’est le choix, c’est la décision. Nous sommes tous équipés de deux cerveaux, ce qui est une très bonne nouvelle, mais la mauvaise nouvelle, c’est qu’ils ne s’aiment pas ! Ils passent leur temps à se battre. La règle consiste à respecter les deux temps de la pensée. J’en déduis immédiatement qu’une idée nouvelle n’est jamais bonne. Et elle n’est jamais mauvaise. 

Dans une session de créativité, quand quelqu’un arrive avec quelque chose, une idée, surtout ne pas juger, surtout ne pas dire « oui, mais…« . Parce qu’évidemment que ce n’est pas bon ; une idée dans un premier temps n’est jamais que nouvelle. Et c’est à ce moment-là que tout se joue ! Ou bien nous disons « oui, mais… » et nous tuons l’idée, nous oublions, nous passons à autre chose… Ou bien nous disons « oui, et…« , et parfois, nous gagnons le gros lot.

Armelle Lavergne : Nous avons des questions de participants. Quelles sont les règles et les bonnes pratiques pour animer un atelier de créativité ? Évidemment, il y en a plein dans le cours que nous avons co-édité ensemble, mais Luc, est-ce que tu aurais, aujourd’hui, quelques conseils à nous fournir pour préparer cette session de créativité au mieux ?

Luc de Brabandere : Il y a tellement d’idées que je vais avoir du mal à choisir. Je vais vous en donner une qui me tient particulièrement à coeur. Au BCG, j’avais comme mission de former des formateurs. Un jour, une femme particulièrement douée m’a dit : « Je veux faire ça. » Et je me suis dit que c’était formidable, c’était ce qu’elle voulait. Je me suis mis dans le fond de la salle pour sa première animation. Ce n’était pas bon du tout ! Je me suis demandé ce qu’il se passait, j’étais motivé, elle était très douée, où était donc le problème ? En fait, elle essayait de m’imiter. Et cela ne marche pas. Si on veut être un bon comptable, il faut imiter un bon comptable. Si on veut être un bon maçon, il faut imiter un bon maçon. Si on veut être un bon animateur, il ne faut surtout pas essayer d’imiter un bon animateur : il faut construire sur ses propres passions.

Je l’ai appelée, je lui dis : « Dis-moi quelle est ta passion en dehors du business ? » Elle m’a répondu : « L’architecture. » Je lui ai alors dit : « Écoute, on va faire un deuxième essai, mais je veux seulement voir au tableau des images de bâtiments. » Et là, elle a été brillante, car elle a construit le message sur sa passion. C’est la réponse que je donnerais.

Armelle Lavergne : Comment fait-on pour libérer la créativité en respectant le ou les processus ? Si on doit résumer, la créativité, c’est changer de regard, changer de cadre, donc cela sous-entend qu’il y a tout de même des méthodes et un processus qu’il faut potentiellement suivre. Dans le cours, par exemple, on commence par dire de réunir une équipe très diverse. Peut-être que la diversité est un point important pour libérer la créativité, c’est quelque chose que tu nous a beaucoup répété lorsque nous avons construit le cours ?

Luc de Brabandere : Il est clair, je le crois en tout cas, que nous sommes tous créatifs. Nous le sommes tous, à des degrés divers, et surtout de diverses manières. Il y a des gens qui se promènent dans la forêt et qui ont plein d’idées, il y a des gens qui bricolent dans leurs garages toute la journée et qui ont plein d’idées… Il y a toute une série de profils de créativité. Je crois qu’une bonne session de créativité peut venir de la diversité des profils engagés. Si vous ne mettez que des bricoleurs autour de la table, je ne crois pas que de grandes choses sortiront de cette session. Si vous ne mettez que des visionnaires, vous n’aurez peut-être jamais rien de concret. Comme pour un entraîneur de football, il y a un art de créer une équipe lorsqu’on organise une session de créativité.

Je voudrais aussi revenir sur le mot « cadre », car c’est un mot extrêmement important. Sortir du cadre, out of the box, ce n’est pas la bonne expression. Qu’est-ce que le cadre ? Le cadre, dont il faut sortir, c’est un ensemble d’hypothèses que l’on fait à propos d’un sujet. Si vous êtes dans une banque, et qu’on vous demande de sortir du cadre, on ne vous demande pas de sortir de la banque, on vous demande de sortir de la manière dont vous simplifiez le métier de banquier depuis de nombreuses années. Et c’est tout à fait différent !

Le cadre, ce sont des jumelles. Toute idée sort d’un cadre ! Simplement, quand le cadre est vieux, l’idée est un peu décevante. Et la créativité, ce n’est pas tant sortir du cadre, c’est construire de nouveaux cadres, de nouveaux regards. C’est là que nous revenons à notre introduction.

Armelle Lavergne : Nouvelle question. Les entreprises qui ont peu de contraintes, c’est-à-dire parce qu’elles sont en monopole, ou qu’elles sont extrêmement riches, est-ce qu’elles sont moins innovantes ?

Luc de Brabandere : Je dirais qu’il n’y a pas de règles, pas de séances. Disons que toute tentative de trouver les règles de la créativité est vouée à l’échec, puisque par définition, elles n’existent pas. Faut-il, par exemple, pour avoir des idées, être seul ou en groupe ? Parfois l’un, parfois l’autre. Faut-il avoir beaucoup de moyens ? Parfois oui, parfois non. Pendant la guerre, on a inventé des tas de trucs à cause de la contrainte, mais effectivement des entreprises qui ont des budgets énormes de recherche et qui sortent de la contrainte ont également parfois beaucoup d’idées, notamment en recherche fondamentale. Ne cherchons pas les règles de la créativité, elles n’existent pas ! Nous devons engager, avant tout, je dirais un acte de foi. Croire que c’est possible, que c’est important et, finalement, peu importe d’où elles viennent, ces idées. Je suis frappé de voir à quel point les clients ont des idées, écoutez vos clients !

Prenons l’exemple de General Motors. Il y a 100-110 ans, ils ont lancé leur première voiture. C’était surtout dans la région de Chicago, Cleveland, des Grands Lacs. Les clients étaient à l’époque majoritairement des agriculteurs. Que faisaient-ils ? Dès qu’ils recevaient leurs voitures, ils enlevaient la banquette arrière. Pourquoi ? Car ils avaient besoin de place pour transporter de la paille ou autre. Il a fallu 4 à 5 ans à General Motors pour « inventer le pick-up ». Mais ils n’ont rien inventé du tout, ils ont écouté les clients qui ont dit, dès le premier jour, qu’ils n’avaient pas besoin de la banquette arrière parce qu’ils avaient besoin de plus de place.

Armelle Lavergne : Merci pour cette réponse, Luc. Une autre question, comment peut-on parler de créativité en se dissociant de « l’artiste artistique » ?

Luc de Brabandere : C’est extrêmement important ! Cela fait partie des stéréotypes, que la créativité est égale à art, publicité, musique… Pas du tout ! Créativité = comptabilité, informatique, médecine, philosophie… On a tous un regard. L’avocat voit la justice, le médecin la médecine, le dentiste la médecine dentaire… Il n’y a absolument pas de liens entre la créativité et l’art ! L’art est un sous-ensemble. Quand j’ai du temps, je développe la découverte, l’invention et la création en disant : « Effectivement, la création est indispensable dans le monde de l’art, l’invention dans le monde des affaires et la découverte plutôt dans la recherche fondamentale. » Mais cela n’est pas important, nous sommes tous concernés par ce problème de changer de regard, de regarder autrement.

Armelle Lavergne : Merci pour ce retour. Une autre question : est-ce qu’il ne faudrait pas être plus frugal, contraint, plutôt que de tout miser sur des Innovation Labs, très bien équipés et finalement peut-être très peu innovants ?

Luc de Brabandere : Je ne répondrai jamais à une question visant à faire un choix comme celui-ci, visant à définir si quelque chose vaut mieux qu’autre chose. Il faut sortir de la logique du « ou » qui nous vient d’Aristote, la logique du tiers exclu. Il faut utiliser « et » ! La frugalité ET l’abondance. Il faut le matin ET le soir. La solitude ET le groupe. Il faut tout prendre !

Armelle Lavergne : Il y a aussi une question sur le lien entre créativité et innovation. Quel est le lien ou quelle est la différence entre créativité et innovation ?

Luc de Brabandere : Je vais donner l’exemple de Copernic. Copernic, c’est la créativité pure. Créativité extraordinaire, zéro innovation. Car on ne peut pas commencer à bouger les planètes. Zéro innovation donc ! La créativité existe sans innovations, et Copernic en est un très bon exemple. L’innovation existe aussi sans créativité. C’est la capacité de faire plus, mieux, moins cher, etc. Je lisais un article sur la grande bataille des capsules de café entre les différents acteurs du marché : on voit bien que nous sommes dans le monde de la compétition, de l’innovation. Petite capsule, grande, en plastique, en aluminium, je suis à ce moment dans l’innovation. C’est très bien l’innovation ! Mais à un moment donné, il faut autre chose. Quand les ventes chutaient un peu chez Gillette, ils rajoutaient une lame au rasoir. Un moment, cela suffit, il faut changer de regard.

La créativité existe sans innovation, et réciproquement. Kodak en est un exemple tragique. Quand j’avais 20 ans, Kodak, c’était Apple. Ils avaient plus de la moitié des parts de marché. Aujourd’hui, ils sont en faillite. Ils ont tout inventé : la photocopieuse, la photographie instantanée, ils étaient les premiers sur le CD-Rom. Mais ils ont vu le CD comme un bel instrument pour mettre des photos. Ils n’ont pas changé de regard. Qu’est-ce qu’il s’est passé chez Kodak ? Beaucoup de créativité, pas d’innovation.

Un autre exemple, c’est l’informatique européenne. Philips, Bull, Siemens, Logabax, tout est parti ! Pourquoi ? De l’innovation, mais jamais de créativité. Quand on regarde Apple et comment ils ont inventé l’iPod / iTunes, qui ont été des révolutions dans la musique. La véritable question, c’est comment se fait-il que ce ne soit pas Sony qui l’ait inventé ? Sony l’avait avec le Walkman. Un outil que l’on mettait à sa ceinture avec des écouteurs dans les oreilles. Sony avait l’outil. Comment est-ce possible, quand on l’a, de le perdre ? Car on a pas changé de regard, en l’occurence, sur le monde de la musique. Le Walkman, c’est encore cette idée de l’album avec 12 chansons à la fois, sans téléchargement. N’importe qui, LVMH aurait pu inventer l’iPod !

Armelle Lavergne : Si l’on résume, et que l’on reprend la métaphore du satellite en orbite, la créativité, c’est avoir des idées, l’innovation, c’est réussir à les faire vivre.

Luc de Brabandere : Voilà. La créativité est l’aptitude de l’individu à changer son regard. L’innovation, c’est l’aptitude d’une entreprise, d’un groupe, d’une organisation, à changer la réalité des choses. Forcément, les entreprises doivent être plus fortes que Copernic, c’est pour cela que c’est si difficile.

Armelle Lavergne : Merci Luc. Comment aider un créatif à converger, à l’aider à se canaliser, à se cadrer ? C’est le problème de certaines sessions de créativité ?

Luc de Brabandere : Absolument. Je recommande beaucoup les binômes. Je crois qu’il y a des gens qui sont plutôt divergents, d’autres plutôt convergents : l’équipe gagnante, c’est quand il y a les deux. Yves Saint-Laurent, sans Pierre Bergé il ne serait jamais arrivé là où il est arrivé. Même Jules Verne, qui est l’un des plus grands créatifs de l’histoire de la littérature, quand on lit sa biographie, il doit énormément à son éditeur, Hetzel, qui était très contraignant. Il disait : « Jules, c’est trop long, je ne comprends pas, cela ressemble trop à l’autre, raccourcis… » Mais ils étaient d’accord. Je crois beaucoup aux binômes.

Armelle Lavergne : Est-ce que les contextes de crise sont plus favorables au développement de la créativité ?

Luc de Brabandere : Il y a des idées extraordinaires, dans l’Histoire, qui sont nées en temps de crise, il y en a qui sont nées dans des périodes de paix absolues. Il n’y a pas de règles. Par contre, on peut aussi simuler la crise. Il est vrai que si nous regardons la Seconde Guerre Mondiale, on y a inventé des tas de choses, et c’est un peu tragique. Mais ne cherchons pas les lois, c’est un acte de foi.

Armelle Lavergne : Ne cherchons pas les lois mais si nous souhaitons aider nos participants qui vont se dire : « OK, demain, je vais essayer de changer de regard, essayer de faire ce binôme« ,  est-ce que tu as des techniques, simples, pour être plus créatif au jour le jour ? Des réflexes, des remises en question ?

Luc de Brabandere : Changer ses habitudes. Ne pas aller dans le même restaurant, ne pas prendre le même moyen de transport, par exemple acheter un journal qui ne nous intéresse pas. Je ne suis pas un chasseur, j’achète le journal des chasseurs. Il y a toujours un moyen de se perturber. Il y a un certain nombre de règles qui ne sont pas difficiles à mettre en place. Par exemple, dans une session de créativité, une règle qui est très importante, c’est le point de départ. Une bonne session commence par une bonne question. Et une bonne question n’est pas évidente. Si quelqu’un demande : « Comment faire pour que ça aille mieux dans l’entreprise ?« , ce n’est pas une bonne question, il y a toute une série de critères. Je crois vraiment qu’il existe des règles, mais ce n’est pas la vraie difficulté. La véritable difficulté, c’est de croire que c’est possible et que c’est amusant. Il y a un vrai plaisir. Mon premier livre avec Anne Mikolajczak s’appelle Le Plaisir des Idées. Ce n’est pas forcément le meilleur livre, mais c’est très certainement le meilleur titre !`

Armelle Lavergne : Merci beaucoup, Luc. On vous propose aussi des liens, pour aller plus loin.

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