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Interview BNP Paribas Asset Management : Digit’learning, un outil d’expertise pour nos conseillers avec du gaming

 

Pour accélérer la montée en compétences des conseillers en agences et « délivrer sur le long terme des retours sur investissement durables à ses clients« BNP PARIBAS ASSET MANAGEMENT, la branche d’activités spécialisée en gestion d’actifs du groupe BNP Paribasa fait le choix de compléter son dispositif de formation (présentiel, e-learning) par une solution innovante de digital learning : la plateforme Digit’learning.

Développée par Coorpacademy et co-créé avec le département marketing de l’entreprise, la plateforme propose plusieurs parcours de formation sur les produits financiers de BNP Paribas Asset Management. 6000 conseillers ont déjà utilisé la plateforme depuis mai 2018 pour développer leur expertise.

À la pointe de l’innovation, l’entreprise dirigée par Frédéric Janbon vient d’annoncer le renforcement de son engagement en faveur de l’investissement durable. Nous avons rencontré Sylvie Vazelle-Tenaud, Head Of Marketing For Individuals, Advisors and Online Banks, et Camille Lafon, E-Marketing Manager, qui ont bien voulu répondre à nos questions.

Quelles sont vos principales fonctions au sein de BNP Paribas Asset Management ?

Notre rôle est d’assurer la promotion des produits BNP Paribas Asset Management au sein des réseaux de distribution du Groupe BNP Paribas et auprès des clients particuliers. Nous mettons également à disposition de nos équipes commerciales présentes dans différents pays, des solutions de marketing digital innovantes pour les accompagner dans leurs actions de formation et d’information auprès des conseillers des agences bancaires.

Quelle était la problématique que vous souhaitiez résoudre avec Coorpacademy ? Et à quel enjeu souhaitiez-vous répondre ?

Nous souhaitions accroître l’expertise des conseillers en agences sur les produits BNP Paribas Asset Management. Compte tenu de la masse de personnes ciblées (près de 12 000 collaborateurs), il nous fallait une solution qui vienne en complément des actions de formations et d’information des commerciaux de BNP Paribas Asset Management sur le terrain. La solution digitale développée par Coorpacademy était le moyen le plus efficace pour atteindre rapidement l’objectif souhaité.

Comment se familiarisent les conseillers des agences aux produits BNP Paribas Asset Management ?

Deux manières sont utilisées pour leur permettre de développer leur expertise sur les produits BNP Paribas Asset Management.

La première, est réalisée en présentiel sur le terrain ou par web-conférence avec les équipes de vente de BNP Paribas Asset Management, ceci dans tous les pays où BNP Paribas a un réseau de distribution.

La deuxième est en distanciel, avec des vidéos pédagogiques, des modules d’e-learning et des jeux sur plateformes digitales déployées à l’ensemble du réseau mondial (challenges de construction de portefeuilles d’allocations virtuels par exemple).

Qu’est-ce que la plateforme Coorpacademy a apporté en plus ?

La plateforme Coorpacademy a apporté l’innovation et de la pédagogie. Elle se distingue du e-learning traditionnel avec une dimension « gaming » en plus. Elle propose aussi une flexibilité d’apprentissage non consommatrice de temps, un parcours complet dure en moyenne 20 minutes. Les collaborateurs améliorent leur expertise en un temps record et en s’amusant !

La population qui se forme semble joueuse et encline à utiliser les fonctionnalités de gaming (plus de 70 000 battles ont déjà été jouées). Pensez-vous que la gamification soit un véritable facteur clé de succès dans l’acquisition de l’expertise ?

Oui, très clairement. Nous présentons la plateforme comme un outil d’expertise avec du gaming. Dans notre communication nous mettons principalement en avant la fonctionnalité des “vies” (pour compléter un niveau de cours, un collaborateur dispose de 3 vies, matérialisées par des coeurs sur la plateforme ; une mauvaise réponse et il perd une vie/coeur, après 3 mauvaises réponses, il doit recommencer et un nouveau quiz lui est proposé). Nous valorisons également les gains d’étoiles (récompensant la réussite d’un cours : le classement des collaborateurs est ensuite défini en fonction des étoiles gagnées), cette fonctionnalité nous permet ainsi de créer de l’émulation entre collaborateurs et leur donner envie de refaire les cours. En revanche, nous n’avions pas énormément communiqué sur les battles (une fonctionnalité de la plateforme Coorpacademy qui permet de challenger ses pairs sur un cours, avec des étoiles à la clé pour la personne qui a le plus de bonnes réponses) mais les collaborateurs ont découvert cette fonctionnalité par eux-mêmes et ont adoré !

Quels sont les principaux résultats observés ?

Beaucoup d’engouement ! Les retours utilisateurs sont un bon indicateur :
– « Excellente initiative digitale ! Très bonne approche pédagogique. »
– 
« Je trouve la plateforme conviviale avec les battles, beaucoup mieux que les e-learning classiques ! »
– « Très clair, bel appui visuel des vidéos, durée juste comme il le faut ! »
– « Une façon de réviser rapidement et efficacement – contenu très synthétique – plateforme conviviale. »

Et une fois que les gens se connectent, il y a un bon taux d’activation, les parcours d’expertise sont souvent réalisés jusqu’au bout, les collaborateurs sont même demandeurs de nouveaux parcours. Les fonctionnalités gamifiées sont très exploitées et participent à cet engouement.

Comment créez-vous vos cours sur-mesure sur la plateforme Coorpacademy ?

Nous travaillons en fonction du plan d’action commercial de chaque pays et créons les parcours d’expertise destinés à soutenir l’atteinte des objectifs commerciaux définis.

Au marketing, nous définissons conjointement avec les équipes de vente BNP Paribas Asset Management le contenu du parcours qui est ensuite validé par le réseau de distribution concerné. Cette étape achevée, l’équipe Marketing prend en charge le processus de rédaction des scripts, de propositions d’animation des vidéos, qui sont envoyés ensuite en production chez Coorpacademy.

Nous lançons en général un parcours par trimestre pour chaque pays. Nous en avons déjà terminé 10, et nous en avons déjà une dizaine d’autres dans le pipeline pour 2019 !

Merci beaucoup ! 

Merci à vous.

 

 

Quand la difficulté permet d’apprendre : les mécanismes de l’échec productif

 

Coorpacademy vous fait profiter, chaque mois, de ses collaborations R&D avec le Centre LEARN (Centre des Sciences de l’Apprentissage) de l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne, Suisse).

Jessica Dehler Zufferey, directrice opérationnelle du Centre LEARN, précédemment responsable R&D chez Coorpacademy, démarre cette série d’articles par une réflexion sur l’échec productif, ou quand la difficulté nous fait apprendre.


Les meilleurs apprentissages ne peuvent-ils survenir que dans un contexte culturel où les erreurs sont non seulement acceptées, mais également perçues comme des occasions précieuses d’améliorer ses compétences ?

Lorsqu’ils se forment à un nouveau sujet sur la plateforme Coorpacademy, les apprenants ont toujours le choix : ils peuvent soit commencer par répondre à des questions, soit accéder aux supports pédagogiques (vidéos de cours).

De façon intuitive, on pourrait penser qu’une personne possédant déjà une bonne connaissance du sujet en amont doive commencer par les questions, tandis qu’une autre  n’ayant aucune connaissance ou une connaissance réduite doive commencer par le contenu pédagogique avant de répondre aux questions. Mais est-ce vraiment le cas ? Des recherches s’intéressant à la méthode dite de « l’échec productif » parviennent à la conclusion inverse.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Initialement développé à Singapour par Manu Kapur, aujourd’hui professeur à l’ETH Zürich (École Polytechnique Fédérale de Zürich) et reconnu dans le monde entier, le concept d’échec productif met en avant les bénéfices de devoir faire face à des obstacles au cours d’un apprentissage. Lorsque des apprenants se plongent dans de nouveaux sujets, ils passent par une phase initiale de « brainstorming » créatif et conceptuel avant de se plonger dans le contenu , les informations et les explications. Si vous souhaitez en savoir plus sur la science des données (data science), par exemple, vous devriez d’abord vous amuser avec des données, inventer des mesures à appliquer et faire des expériences avec les résultats obtenus. La qualité des idées que vous générez n’a que peu d’ importance car même les mauvaises idées peuvent engendrer le phénomène d’échec productif. D’après Kapur, l’échec productif « est la préparation à l’apprentissage ». Ce n’est pas l’apprentissage lui-même.

Quel impact cela a-t-il ?

La littérature qui existe sur cette approche montre que non seulement votre compréhension conceptuelle sera améliorée si vous commencez par échouer, mais que votre intérêt pour le sujet et votre motivation en seront également accrus. Autre effet secondaire intéressant : cela vous forme à la persévérance. Le nombre d’idées générées est également supérieur si l’on commence par échouer, donc cette méthode stimule aussi la créativité.

Pourquoi est-ce que ça marche ?

Il se trouve que les mécanismes cognitifs de l’apprentissage derrière le phénomène d’échec productif sont plutôt bien compris. Premièrement, toute stimulation cognitive est bénéfique pour l’apprentissage car elle met le cerveau en « mode actif ». Deuxièmement, tout apprentissage est contextualisé ; de ce fait, en développant leurs propres idées, les apprenants créent le contexte dans lequel ils pourront intégrer tout apprentissage futur. Troisièmement, en élaborant des idées avant la phase réelle d’apprentissage, les apprenants développent une intuition concernant les types de problèmes associés. Ils sont ainsi plus susceptibles d’appliquer le contenu de l’apprentissage dans des situations futures et donc d’améliorer leurs performances grâce à l’apprentissage.

Qu’est-ce que cela signifie pour vous en tant qu’apprenant tout au long de la vie ?

Lorsque vous vous lancez dans l’apprentissage d’un nouveau sujet, ne vous tournez pas directement vers le contenu pédagogique en pensant que vous devez commencer par acquérir les connaissances de base. Exploitez plutôt cette phase initiale d’« ignorance » et élaborez plusieurs idées, qu’elles soient justes ou fausses. Ce n’est qu’à ce moment-là, lorsque vous serez impliqué, que vous pourrez vous pencher sur le contenu et apprécier l’apprentissage.

L'auteur de l'article Jessica Dehler Zufferey

 

Montre-moi comment tu apprends et je te dirai qui tu es !

 

Nous apprenons tous de façon différente ! Or peu de plateformes d’apprentissage en ligne, notamment dans le domaine de la formation professionnelle, prennent aujourd’hui en compte cette diversité de comportements… Il est temps que les formateurs se dotent d’outils d’analyse comportementale !

Découvrez le nouvel article de Frédérick Bénichou, co-fondateur de Coorpacademy, publié dans le Journal du Net. Pour le lire dans sa version originale, c’est ici !

Extraits choisis :

« En allant deux fois plus vite dans l’acquisition de nos compétences douces (soft skills), telles que la capacité à résoudre des problèmes, la créativité ou encore l’intelligence émotionnelle, la part des emplois menacés par l’automatisation pourrait être réduite d’un tiers voire de moitié (étude d’Accenture Strategy Harnessing Revolution: Creating the Future Workforce) !

Alors qu’attendons-nous pour accélérer le rythme de la formation en entreprise et engager les salariés sur le développement de leurs soft skills ?

Le Digital Learning est un outil puissant quand il est fluide, personnalisé, et omnicanal, à la manière d’une expérience client réussie. Et tout comme l’expérience client, la formation commence par une connaissance approfondie de ses utilisateurs. Un responsable RH, un responsable de formation ou un manager doit donc commencer par connaître et comprendre la manière d’apprendre de ses équipes ! »

[…]

« Nous apprenons tous de façon différente. Le processus est complexe, évolutif et dépend de différents facteurs qui nous sont propres ou liés à notre environnement, par exemple, notre état émotionnel, le contexte, le sujet ou tout simplement le moment de la journée choisi pour apprendre. Une expérience de formation réussie passe donc par la prise en compte de nouveaux indicateurs qui reflètent ces variantes et comportements d’apprentissage.

Comme la curiosité par exemple. La curiosité est associée à des capacités supérieures, y compris en ce qui concerne l’apprentissage. La curiosité est en réalité une caractéristique issue de notre évolution. Les individus dotés de curiosité avaient en effet un avantage en termes évolutifs par rapport aux autres. Des recherches montrent que la curiosité des apprenants à propos d’un sujet est plus forte lorsqu’ils ont certaines connaissances mais manquent d’assurance. Il faut donc prendre cela en compte dans le choix des contenus de formation. »

[…]

« Les entreprises ont accès à toutes sortes de nouveaux enseignements : non seulement ce qu’une personne a effectivement appris, mais aussi comment l’apprenant en est arrivé là et quelle est l’approche d’apprentissage pour laquelle il a opté, et ainsi proposer des recommandations au plus proches de ses besoins. L’avantage pour le salarié est de l’aider à s’autonomiser pour qu’il devienne réellement maître de son employabilité et pour cela, il est important qu’il puisse décrypter sa manière d’apprendre. « 

Découvrez la tribune complète ici !

Pour retrouver d’autres publications ou interviews de Frédérick Bénichou, co-fondateur de Coorpacademy, c’est ici :

Instruire n’est pas synonyme d’apprendre.

Frédérick Bénichou interviewé par DLM News en partenariat avec BFM Business, pour l’émission « La vision des experts » lors du salon Learning Technologies France 2019.

Coorpacademy dans le Global EdTech Landscape 3.0 de Navitas Ventures !

 

Coorpacademy est fière d’avoir été reconnue dans le Global EdTech Landscape 3.0 de Navitas Ventures, une branche de Navitas, un des acteurs majeurs de l’éducation dans le monde qui a aidé des millions d’apprenants à transformer leurs vies grâce à l’éducation.

Cette cartographie définit 8 étapes dans le cycle d’apprentissage « nouvelle génération » : créer, gérer, découvrir, connecter, expérimenter, apprendre, certifier, avancer. Ces 8 étapes sont elles-mêmes divisées en 26 groupes qui bâtissent le futur de l’éducation.

Coorpacademy est référencée dans le groupe « Open Online » à l’étape « Apprendre » du cycle d’apprentissage. Une étape où « les anciennes et les nouvelles méthodes d’apprentissages se rejoignent pour répondre aux besoins toujours plus pointus des apprenants tout en changeant les priorités sur le lieu de travail. »

 

Mapping Coorpacademy Navitas Ventures

Nous sommes fiers de cette nouvelle reconnaissance !

Vous pouvez télécharger le rapport complet ici.

Si vous souhaitez découvrir d’autres reconnaissances pour Coorpacademy, c’est ici : Learning Experience de Coorpacademy : ils en récemment parlé… 6 faits marquants à la loupe !

Journée Internationale des Droits des Femmes : formez-vous !

 

En ce 8 mars 2019, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, nous vous avons sélectionné 3 cours à découvrir (ou redécouvrir) pour que cette journée se traduise en actions concrètes pour chacun d’entre-nous.

Les biais cognitifs – Anne Mikolajczak & Luc de Brabandere.

Selon les chercheurs de Yale qui ont mené l’étude, pour un poste de manager de laboratoire et à CVs équivalents, un homme a plus de chances d’être reçu en entretien qu’une femme. Pourquoi ? À cause des biais cognitifs de genre, des raccourcis effectués par le cerveau, qui a plus l’habitude d’associer des hommes à de hautes fonctions. Pour mieux comprendre ces biais, et donc pour s’en prémunir, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes ce 8 mars, découvrez notre cours co-édité par Anne Mikolajczak & Luc de Brabandere. Mieux les comprendre, c’est mieux les éviter.

Les biais cognitfis : pièges de la pensée

Les émotions au travail – aufeminin

La femme est un leader comme les autres. Mais alors pourquoi des études montrent qu’un homme en colère au travail sera mieux perçu qu’une femme, soupçonnée de ne pas savoir gérer certaines situations professionnelles ? À l’heure où l’intelligence émotionnelle est tout aussi importante que le quotient intellectuel dans le monde du travail, les émotions sont une force à cultiver et peuvent devenir un atout pour votre carrière ! Apprenez-en plus avec cette vidéo de 2 minutes sur l’intelligence émotionnelle issue de notre cours « S’affirmer au féminin » co-édité avec aufemenin.

Parentalité et vie professionnelle – Management

Comment concilier travail et vie parentale ? Partagé par la majorité des salariés, le manque de temps est encore plus prononcé pour les salariés ayant des enfants, et notamment les femmes. Il existe cependant des solutions organisationnelles, managériales ou pécuniaires que les entreprises peuvent mettre en place pour aider ces parents à mieux concilier vie personnelle et professionnelle. Découvrez ces solutions dans cette vidéo co-éditée par Management issue de notre cours « Équilibre vie personnelle et vie professionnelle. »

 

La Face B de… Jean-Marc Tassetto, co-fondateur de Coorpacademy, sur BFM Business

 

BFM Business s’intéresse à la face B des chefs d’entreprises ou des entrepreneurs. Ceux qui font bouger les lignes. Qui sont-ils ? Qu’est-ce qui les inspire ? D’où vient cette envie de changer les choses ?

Mardi 26 février 2019, Jean-Marc Tassetto, co-fondateur de Coorpacademy et ancien directeur général de Google France, était l’invité After Business et interviewé présenté par Stéphanie Coleau, sur BFM Business.

Stéphanie Coleau : « Chaque soir, dans After Business, nous découvrons la Face B d’un chef d’entreprise, qu’est-ce qui lui donne envie d’entreprendre, qu’est-ce qui l’inspire et lui donne envie de changer les choses. Ce soir, je reçois Jean-Marc Tassetto, bonsoir !

Jean-Marc Tassetto : « Bonsoir. »

Stéphanie Coleau : « Alors vous êtes l’ancien patron de SFR, plus récemment de Google en France, et vous avez décidé il y a quelques années de cela de tout quitter pour créer votre propre startup qui s’appelle Coorpacademy, une startup de formation en ligne. Pourquoi ce changement ? C’est rare, un grand patron qui quitte tout pour une petite structure… »

Jean-Marc Tassetto : « Alors, tout quitter pour une petite structure mais pour un grand projet. Le grand projet, c’est la transformation de l’éducation ; en l’occurrence de la formation continue, de l’apprentissage, et c’est au fond participer à la révolution des compétences. Cette 4ème révolution industrielle qui transforme toutes les organisations, comme ici avec ce magnifique studio totalement numérisé et digitalisé par exemple,  impacte toutes les organisations mais aussi tous les individus qui ont à faire face à ces nouveaux enjeux, à cette nouvelle révolution des compétences. Donc j’ai eu envie avec mes deux associés, Arnauld Mitre et Frédérick Bénichou, de lancer un projet de plateforme digitale de formation. »

Stéphanie Coleau : « Mais comment on décide de quitter Google par exemple ? Qu’est-ce qu’il se passe dans votre tête à ce moment-là ? »

Jean-Marc Tassetto : « Beaucoup d’inconscience, beaucoup d’envie, des rencontres comme toujours et puis ce sentiment que, au fond, tout est congruent, tout converge. Le fils d’institutrice que je suis, l’ancien professeur, le manager confronté à des enjeux de médiocres compétences face à la compréhension de ce qu’il est en train de se passer, une rencontre en Californie avec un professeur de Stanford, Peter Norvig, qui me dit : « je viens de donner un cours à 165 000 étudiants, » donc la découverte des plateformes de formation massives en ligne, et des échanges avec Arnauld et Frédérick sur ce qu’on pourrait faire pour impacter, transformer la formation continue et l’apprentissage. C’est un peu tout au même moment, et ce sentiment qu’on a qui est : « il faut le faire. » Une pulsion. »

Stéphanie Coleau : « J’ai reçu il y a quelques jours Guillaume Poitrinal, l’ancien patron d’Unibail-Rodamco qui est parti pour créer Woodeum. Il m’a confié : « il y a un moment où je me suis dit que je n’apprends plus, que cela devient trop confortable, il n’y a plus de contradictions, il n’y a plus de défis. » C’est ce que vous avez ressenti ? »

Jean-Marc Tassetto : « Il y a effectivement cet appel de l’adrénaline, c’est-à-dire que dans les organisations, il y a un moment où on se dit qu’il y a trop de gens qui ont le pouvoir de dire non. Dans les grandes organisations, prendre une décision, ce sont souvent des cycles de 4 mois, 6 mois, il faut mettre beaucoup de personnes autour de la table. C’est un peu un tue-l’amour quand on a envie de bouger les lignes, d’être un intrapreneur ou un entrepreneur, et c’est vrai que quand on lance son projet, c’est l’adrénaline, voire même le premier jour, un petit mouvement de panique. Vous vous retrouvez chez vous face à votre ordinateur, le Powerpoint, le smartphone, et là, tout commence ! »

Stéphanie Coleau : « Comment s’est passée cette première journée ? »

Jean-Marc Tassetto : « Une panique. Cela ne m’était jamais arrivé. J’avais plus de 50 ans, j’avais deux associés qui accompagnent, qui sont extrêmement enthousiastes sur le projet, nous sommes très complémentaires. Et bien malgré cela le premier jour vous êtes seul, le deuxième jour vous goûtez à la liberté, et le troisième jour l’adrénaline est là et rien ne vous fera jamais revenir en arrière car vous abordez un vrai projet, avec des gens que vous appréciez qui vous portent. Et là tout est parti ! »

Stéphanie Coleau : « Et vous êtes le seul maître à bord ? »

Jean-Marc Tassetto : « Alors, le seul maître, avec des associés, avec des collaborateurs, avec des banquiers, avec des clients. Mais oui, il y a ce sentiment d’être un entrepreneur, c’est-à-dire d’avoir un niveau d’autonomie probablement plus élevé que celui que j’avais dans les grands groupes. »

Stéphanie Coleau : « Qu’est-ce qui vous a donné envie de lancer Coorpacademy ? Vous êtes fils d’institutrice, c’est un retour aux sources finalement ? »

Jean-Marc Tassetto : « Ce n’est pas tellement un retour aux sources, c’est une projection dans le futur. Cette quatrième révolution industrielle transforme les organisations, il faut repenser la formation. Il faut tout réinventer. Il faut réinventer une pédagogie, il faut réinventer des outils, il faut réinventer une expérience intégrée entre des contenus et des plateformes, il faut massifier, il faut déployer très rapidement, donc non c’est plutôt une projection vers l’avenir, et la certitude que, face à l’incertitude, la formation reste un des facteurs clés de l’évolution personnelle, de l’épanouissement, de l’employabilité. Donc c’était plutôt la volonté d’avoir un projet impactant. »

Stéphanie Coleau : « Et c’est la rencontre avec un professeur de Stanford qui a déclenché cette envie ? »

Jean-Marc Tassetto : « C’est un facteur déclencheur qui m’a fait me dire que c’était possible. C’est surtout la rencontre avec Arnauld et Frédérick. Nous nous sommes vus dans un petit bureau en janvier 2013 en se disant : « est-ce qu’on saute le pas ? » Frédérick est un serial-entrepreneur du web, Arnauld travaillait avec moi chez Google, et nous nous sommes dit que si nous sautions le pas, c’était pour faire quelque chose d’ambitieux. Et ça aussi, c’est un peu la patine Google, les fameux Moon shots, les fameux Big Bets, les grands paris, si on fait des choses, autant que ce soient des choses ambitieuses, qui ont de l’impact. Puis on a décidé de partir ensemble ; et depuis 6 ans, je crois que nous ne le regrettons à aucun moment. »

Stéphanie Coleau : « Vous en êtes où aujourd’hui, Coorpacademy, qu’est-ce que cela représente aujourd’hui ? »

Jean-Marc Tassetto : « Coorpacademy, c’est plus de 800 000 apprenants, dont 40% hors Europe, c’est 71 collaborateurs, nous sommes très fiers de la qualité de notre équipe, de ces jeunes collaborateurs qui ont décidé de participer, très exigeants, qui veulent du sens à leurs projets professionnels, qui ont décidé de participer à l’aventure avec nous. C’est aussi plus de 40 partenaires éditeurs, plus de 1000 cours sur la plateforme, un leadership européen dans l’entreprise qui est notre terrain de jeu, et tout cela nourrit encore plus d’ambition pour l’avenir. »

Stéphanie Coleau : « Justement, votre ambition aujourd’hui ? Vous êtes passé par les grands groupes, vous avez créé votre propre structure, votre startup avec vos associés, qu’est-ce que vous souhaitez aujourd’hui ? Quelle est votre ambition ? »

Jean-Marc Tassetto : « Notre ambition, c’est d’asseoir un leadership européen. Il y a un grand mouvement aux États-Unis avec des grands acteurs comme LinkedIn Learning, ce n’est pas rien, c’est Microsoft. Jack Ma, en Chine, a dit qu’il quittait les opérations d’Alibaba pour se consacrer à – devinez-quoi – l’éducation. Nous nous disons qu’il y a quand même un enjeu géostratégique. Est-ce qu’il y existe des géants européens ? Nous aimerions bien être le géant européen de la formation en ligne pour les entreprises. »

Stéphanie Coleau : « Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait d’être entrepreneur, c’est le fait d’être plus libre ? »

Jean-Marc Tassetto : « Je suis un homme de Marketing, j’ai appris mon métier chez Danone, et j’ai toujours voulu mettre le client, en l’occurrence l’apprenant, au cœur. J’ai aussi toujours adoré passer de la vision stratégique à l’exécution. Seulement réfléchir, ce n’est pas très intéressant. Là nous avons une vision que nous partageons, que nous nourrissons, du terrain, de nos contradictions, de nos complémentarités, et puis, jusqu’à l’exécution, et de voir que des clients signent avec notre plateforme, voir que des apprenants sont très engagés, vont jusqu’au bout des cours, ça c’est un plaisir fou ! »

Stéphanie Coleau : « Merci beaucoup Jean-Marc Tassetto ! »

Jean-Marc Tassetto : « Merci ! »

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